Les deux hommes qui ont essayé de stopper la course meurtrière du terroriste au soir du 14 juillet 2016 étaient entendus par la Cour d’Assises spéciales de Paris mardi 13 septembre.
Dans le langage populaire, et à Nice, ils sont surnommés “les héros”. Et chacun sait, dès lors, de qui on parle.
La nuit de l’attentat, Franck Terrier et Alexandre N. ont essayé, à mains nues, d’arrêter le tueur, alors au volant de son camion blanc.
“Au risque de ma vie”
“J’ai vu tout de suite que c’était un attentat terroriste. Il n’y avait aucune ambiguïté à ce niveau-là. Le conducteur du camion était déterminé à écraser le maximum de personnes”, a pu assurer Franck Terrier, 55 ans.
Venu manger une glace sur la Prom, il voit le véhicule s’engager. “J’ai tout de suite voulu le rattraper” se rappelle-t-il. Il le prend alors en chasse sur son deux-roues. En face de lui, un camion de 19 tonnes…
Lire aussi : VIDÉO Attentat de Nice : Estrosi espère découvrir de « nouvelles vérités » pendant le procès
Le Niçois jette son scooter sous les roues du poids-lourd, et s’accroche sur le marche-pied du côté du conducteur. “Je me suis battu avec lui. Il y a eu des échanges de coups”. Le meurtrier, armé, lui donne un coup de crosse sur la tête.
Franck Terrier tombe, remonte, puis se réfugie sous le camion alors que la police a ouvert le feu sur le terroriste. Les forces de l’ordre s’emparent d’ailleurs bien vite de lui, dans la confusion.
Le héros niçois l’assure, le tueur “n’a pas parlé mais il était déterminé. Il était déterminé à frapper”.
Malgré tout son courage, il se sentirait presque coupable de ne pas en avoir fait encore davantage : “J’aurais voulu intervenir plus rapidement. Il fallait absolument que j’arrête ce massacre, (…) au risque de ma vie”.
“C’était prémédité”
Alexandre N., 38 ans, s’est aussi exprimé. Lui a tenté d’intervenir juste avant Franck Terrier, à pied, en poursuivant le poids lourd.
Il a même réussi à atteindre la poignée, sans pouvoir en faire plus, visé par l’arme du terroriste.
“Clairement pour moi c’était un terroriste, il savait ce qu’il faisait, il avait un objectif. C’était prémédité, c’était un acte terroriste à 100%”.
Alexandre N. a vu son mariage “exploser” et s’est décrit très atteint émotionnellement. Franck Terrier a, de son côté, tenté de se suicider en 2019.
Lire aussi : Procès de l’attentat de Nice : 4 questions pour tout comprendre