Le nombre d’accidents et de nuisances liées aux trottinettes ont augmenté en 2022. De quoi poser la question de leur maintien dans les espaces publics les plus fréquentés.
A Nice, il n’existe pas de service de trottinettes en libre-service. La raison ? "Il y a aujourd'hui une trop grande déresponsabilisation, cela aurait fait courir des risques à tout le monde", justifiait ainsi Gaël Nofri, l'adjoint au maire chargé de la circulation, dans nos colonnes en mai 2022.
Il s’agit presque d’une exception en France car bien d'autres grandes villes offrent cette possibilité à leurs habitants. Mais ces derniers mois, la question de la réglementation des engins de déplacement personnel motorisés (trottinette électrique, le monoroue, le gyropode et l'hoverboard) est sur la table.
Dans un rapport daté de novembre 2022, l'académie nationale de médecine alerte sur les risques liés à la pratique de ces modes de circulation : "l’accidentologie liée à leur utilisation est devenue un problème sanitaire majeur, a-t-elle affirmé. Les facteurs de dangerosité sont liés notamment à la conception des engins, au comportement des conducteurs, à l’état des voiries et au partage de l’espace public".
22 décès après des accidents en 2022
L’année dernière, 22 personnes sont décédées suite à des accidents en lien avec ces moyens de transport en France, soit 12 de plus qu’en 2019, la période avant la Covid-19, d’après les chiffres de la sécurité routière.
Les blessures les plus fréquentes surviennent au niveau de l'extrémité crânio-faciale et aux membres, plus particulièrement supérieurs. Elles sont dues principalement aux chutes en avant qui exposent la tête et les bras.
Selon l’étude, le crâne est plus souvent touché lors des incidents de trottinettes comparativement à ceux à vélo (74% contre 43%).
Le port du casque pas généralisé
Pour réduire les risques, l’une des solutions serait de s'équiper d’un casque, or, seul un loueur sur dix en porte un en France, d’après une enquête réalisée en 2020 pour la Fédération française de l'assurance.
L'élu Gaël Nofri avait évoqué dans nos colonnes en mai 2022 l'idée d'une interdiction pure et simple dans certains quartiers niçois, notamment les plus touristiques (Jean-Médecin, Masséna, Vieux-Nice…).
Une mesure que semble plutôt du goût des habitants, même si ce débat divise, comme on a pu le voir dans notre article d’août 2021.
Du côté de la mairie ce jeudi 26 janvier, on explique qu'un tel arrêté serait certainement cassé par la justice, et qu'une interdiction pourrait pénaliser une majorité d'usagers qui se comportent bien.
Tout en soutenant pour autant les initiatives visant à durcir la règlementation, notamment celle portée par la sénatrice Dominique Estrosi-Sassone qui appelle à leur imposer une plaque d'immatriculation pour pouvoir mieux les sanctionner.
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