La collecte de dons pour financer le combat contre le VIH/Sida est fortement impactée par le coronavirus. La prévention, le dépistage et la prise en charge des malades atteints par cet autre virus font aussi l'objet de vives inquiétudes
C'est ce vendredi 26 mars que débute l'édition 2021 du Sidaction. Cette grande opération annuelle qui vise à financer des programmes de recherche et des associations d’aide aux malades, en France comme à l'étranger, est particulièrement chamboulée par la crise sanitaire.
Avec la Covid-19, difficile d'organiser de beaux évènements pour inciter à la générosité. Les choses sont également ardues pour la prévention, le dépistage mais également pour la prise en charge des patients.
Dans la région Provence-Alpes-Côte d'Azur, 3.520 personnes vivent avec le VIH, le type de virus qui peut causer le Sida. Au niveau national, elles sont 173.000.
Le nombre des contaminations ne baisse pas en France, avec 6.000 nouveaux cas chaque année
Malgré des années de lutte, on ne sait toujours pas véritablement guérir le Sida, et beaucoup de gens en meurent encore dans le monde. Le combat contre le virus continue : il est donc important de se mobiliser et de donner, jusqu'à dimanche, soit par téléphone au 110, soit en ligne sur le site sidaction.org.
Prévention, dépistage, soins… une galère avec la Covid-19
Le docteur Pascal Pugliese, spécialiste en infectiologie au CHU de Nice et coordinateur régional de la lutte contre l’épidémie de VIH le soulignait dans nos colonnes en décembre dernier : "Au niveau national, dans les laboratoires de ville, c’est 650.000 sérologies qui n’ont pas été réalisées depuis le confinement, par rapport à l’an dernier. Concrètement, il y beaucoup moins de tests VIH qui ont été réalisés."
L'une des craintes majeures en ce moment ? "La peur que nous avons c’est que l’on pourrait observer une dégradation de la situation dans les deux ou trois ans à venir avec les retards de diagnostic. Les gens qui vont aller se faire dépister trop tard se mettent en danger et pourraient transmettre le virus à d’autres sans le savoir."
À côté de cela, le développement de la PrEP, le traitement préventif, "s’est effectué bien plus lentement que ce que nous attendions. L’année dernière, nous avions près de 22.000 personnes qui l’utilisaient. Aujourd’hui, on est à 32.000 : c’est bien moins qu’espéré…"
Avant de poursuivre :
"On devait faire des actions hors-les-murs, de la sensibilisation de la population, distribuer des auto-tests… Ça n’a pas pu être fait, c’est reporté à l’année prochaine. On comptait aussi renforcer nos actions auprès des gays les plus jeunes : certains d’entre eux ne se protègent pas assez et le recours à la PrEP reste faible. Nous pouvons également intensifier nos actions auprès des migrants."
À SAVOIR
Nice fait partie des grandes villes françaises les plus touchées. Dans les Alpes-Maritimes, on est entre 50 et 100 nouvelles contaminations par an. Rapportées au nombre d’habitants, ça en fait toujours le département de PACA le plus concerné, et notre région est elle-même la deuxième la plus concernée en métropole, derrière l’Île-de-France.
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