Face aux agressions, élus et syndicats hospitaliers montent au créneau depuis plusieurs mois. La sénatrice LR Dominique Estrosi-Sassone demande des comptes au gouvernement.
Le climat se tend encore. Lundi 15 septembre à 2 heures du matin, trois membres du personnel soignant étaient agressés par un patient à l'hôpital Pasteur 2 de Nice.
A la suite de ces coups, la direction du CHU a porté plainte. Ces faits paraissent presque anodins tant ils sont monnaie courante.
Comme relaté dans un précédent article, le 30 octobre et le 2 novembre, deux soignantes ont été, elles aussi, agressées pendant leur service.
La crise sanitaire n'aura fait "qu'empirer" les choses, se désolait dans nos colonnes Cyril Colombani, président de l'Union des syndicats de pharmaciens des Alpes-Maritimes.
La police à l'hôpital
"Est-ce qu’on attend un drame fatal pour que tous les moyens soient mis en œuvre ?" lance Michel Fuentes, secrétaire général FO santé des Alpes-Maritimes.
"Le personnel doit pouvoir soigner sans risquer sa vie. Qu’elles soient verbales ou physiques, aucune agression ne doit être banalisée, tolérée ou même minimisée" a-t-il fait valoir.
Pour garantir plus de sécurité, l'organisation demande notamment une présence policière 24/24 heures aux urgences.
Un sujet déjà abordé par Philippe Vardon, élu Rassemblement national à Nice. Lors du conseil municipal du 29 janvier 2021, il réclamait davantage de moyens et regrettait les décisions prises par la mairie : "Je ne crois pas que ce choix d'organisation soit judicieux et je rappelle que le personnel du CHU lui-même réclame le retour d'une présence effective" avait-il souligné.
Réponse d'Anthony Borré, premier adjoint au maire de Nice, délégué à la Sécurité : "la police municipale réalise des patrouilles de jour comme de nuit au CHU".
Que fait l'État ?

Dominique Estrosi-Sassone, sénatrice des Alpes-Maritimes, a écrit à Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, et à Gérald Darmanin, de l'Intérieur, "afin de leur demander quelles mesures ils entendent prendre pour remédier à cette situation".
"C’est l’Etat qui pilote les politiques de santé publique ainsi que le maintien de l’ordre et c’est donc à lui de mettre fin à cette situation particulièrement grave et anxiogène tant pour les soignants que pour les patients."
L'élue niçoise demande "une présence policière complétée par l’installation d’un système d’alerte pour prévenir les forces de police, tout particulièrement aux urgences".