Le 13 juin, un groupement de divers collectifs maralpins s’est insurgé contre la politique menée par la municipalité de Nice vis-à-vis des migrants.
Elles sont neuf à signer ce texte qui résonne comme un cri du cœur. Mardi, plusieurs associations ont publié une lettre ouverte visant directement le maire sur la question du traitement des squats.
Ici, il est précisément question de celui se trouvant devant l'église du Voeu, aux abords de la Coulée verte. Comme nous l’avions écrit dans ce sujet, la municipalité entend expulser les migrants qui s’y trouvent, un sujet qui revient fréquemment sur la table depuis plusieurs années.
"Ces personnes dorment dans la galerie extérieure, avec l’autorisation du curé, des paroissiens venant chaque matin leur apporter le petit-déjeuner. Elles ne causent ni troubles, ni dégradations", affirment les organisations, parmi lesquelles CCFD-Terre Solidaire, Emmaüs Roya, Tous citoyens, le réseau éducation sans frontières ou encore Cent pour un.
Des centres d'accueil "saturés"
Elles demandent à "l’État d’assumer ses obligations légales et d’héberger les demandeurs d’asile", tout en rappelant que "le Département des Alpes-Maritimes dispose de centres d’accueil, mais ils sont saturés à l’année."
Les groupes associatifs regrettent le nombre de "places largement insuffisant", selon eux, dans les lieux d’hébergement. "La Ville a l’obligation de protéger les personnes vulnérables […] Au lieu d’augmenter les capacités d’accueil, le maire de Nice et sa majorité préfèrent les traquer", accusent-ils.
"Dès que les regroupements sont visibles et que la période touristique approche, pour faire croire aux touristes qu’il n’y a pas de misère à Nice, ils chassent les exilés de campements en campements. Ils ne font en réalité que déplacer le problème. Ils ajoutent une violence sociale à celles déjà subies par ces femmes et ses hommes."
Nice "doit assumer sa vocation sociale"
Alors que la collectivité a procédé à l'expulsion de plusieurs autres squats depuis l'été dernier, sur la Digue du Port Lympia et à l'Ouest près de l'autopont notamment, les signataires s’en prennent à ce qui est d’après eux "une traque honteuse qui porte atteinte à la dignité humaine et aux droits de l’Homme." Des pratiques qu’ils estiment "indignes” de la Ville "qui doit assumer sa vocation sociale".
Pour rappel, en 2019, la police municipale avait déjà délogé un camp se trouvant sur la placette. A la même période, la mairie avait proposé de clôturer le secteur, ce qui n'a pas été réalisé par la suite.