La municipalité n'entend pas interdire purement et simplement les locations saisonnières. Mais elle pourrait décider dans les mois à venir d'une restriction qui rendrait le système d'Airbnb et consorts caduc…
On sort d'une saison estivale marquée par le grand "ras-le-bol" des locaux, en France et en Europe, contre le surtourisme, avec notamment des manifestations en Espagne. Pourquoi ne pas interdire Airbnb à Nice, comme va le faire Barcelone ? Nous avons posé la question ce jeudi 19 septembre au premier adjoint au maire, Anthony Borré.
"Notre droit ne le permet pas, nous ne sommes pas en Espagne. Les communes ont moins de pouvoirs en France. Je ne suis pas contre les locations saisonnières : les propriétaires doivent pouvoir exploiter leurs biens comme ils l'entendent" a-t-il répondu à Nice-Presse, au cours d'un entretien plus large.
Vers une interdiction "de fait"?
"Nous, nous devons réguler, surtout alors que le marché apparaît grippé. Personne n'a envie de vivre dans un quartier où il n'y a que des valises à roulettes, et des volets fermés tout l'hiver. La centre-ancien ne doit pas être réservé aux touristes, et Nice ne doit pas être seulement une ville de vacances".
"Depuis 5-6 ans, nous sommes la municipalité la plus stricte à ce sujet. Nous avons décidé que les autorisations des locations passent de trois, à seulement une année. En cas de nuisances, nous ne les redonnerons plus".
Et de conclure : "tout cela, en attendant une future loi qui serait en discussion à l'Assemblée nationale. À défaut, nous pourrions rapidement prendre une mesure drastique : la compensation au premier logement. Ce qui reviendrait, de fait, à une interdiction (pour chaque appartement placé sur Airbnb, il faudrait aussi en proposer un en location longue durée, ce qui serait rentable pour à peu près personne, ndlr)."
Plus de 13000 annonces Airbnb
On voit à quel point l'agacement est grand du côté des riverains, notamment dans le Vieux-Nice, où nous leur avions tendu le micro en août. C'est aussi le cas des hôteliers, qui réclament actuellement des millions d'euros à la plateforme américaine pour "concurrence déloyale".
D'après des chiffres communiqués par la municipalité, l’offre "est en constante progression, avec une forte expansion depuis 2020 : 13.692 annonces représentant 5,7 millions de nuitées réservées en 2022".
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