Face aux arrivées massives de touristes, les municipalités tentent de préserver la quiétude des habitants et des sites naturels. Mais elles se trouvent parfois démunies, malgré des mesures engagées pour réduire ce phénomène.
Du monde sur les plages, dans les charmantes ruelles, dans les bars, les restaurants, partout. Avec la fin de l'été, c'est aussi une période charnière pour le tourisme qui s'apprête à se terminer. Un moment de l'année qui fait forcément le bonheur des professionnels du secteur, mais qui conduit parfois à des excès, notamment dans certaines localités particulièrement exposées au surtourisme.
Les exemples sont légion, de Venise à la Corse en passant par Aix-en-Provence, Saint-Tropez, Marseille ou encore Athènes, et la liste n'est pas exhaustive. Toutes ces villes veulent agir pour limiter les flux de vacanciers et leur impact sur l'écosystème local. Elles mettent alors des mesures en place… sans être forcément en capacité de les appliquer !
L'Espagne étouffe
À Barcelone, la situation a atteint un point si critique que les résidents ont manifesté pour demander que cessent ces afflux de visiteurs. La mairie a ainsi fait le choix de mettre un terme à la location d'appartements touristiques d'ici à 2029.
Toujours en Espagne, deuxième destination touristique mondiale derrière la France, les îles Baléares disposent de seulement un seul inspecteur pour 495.000 voyageurs. Ces fonctionnaires ont pour mission d'empêcher les plaisanciers de louer des appartements qui devraient revenir à la population locale. Dans ces conditions, difficile de faire respecter les règles…
Mais pas besoin d'aller aussi loin pour observer les conséquences du surtourisme. À Nice, les boites à clés Airbnb sont chassées depuis octobre 2023. Pourtant, comme le rapporte BFM Côte d'Azur, elles pullulent toujours.
Et lorsque ce ne sont pas les loueurs qui jouent avec les autorités, ce sont les institutions elles-mêmes qui se placent face aux communes. Le tribunal administratif a en effet récemment annulé un dispositif imaginé par Christian Estrosi et ses équipes. Celui-ci permettait de réduire de 70% le nombre d'annonces sur les plateformes de location en ligne, en demandant pour chaque changement d'usage l'agrément de la copropriété (généralement refusé).
À Nice, les annonces sur Airbnb sont bien trop nombreuses
Aujourd'hui, on recense par endroits et par moments jusqu'à dix fois plus de propositions sur Airbnb que de biens disponibles pour les Niçois et les Niçoises. Des chiffres que nous vous révélions en juillet et qui proviennent d'une étude commandée par la Ville à un privé.
Le taux d'annonces de meublés sur le nombre total de logements de la cité est de 6%, contre 3% à Marseille et Paris, expliquait ce rapport.
En juin, plus de 3.500 annonces frauduleuses avaient été pointées du doigt. Illégales, elles ne possédaient pas de numéro d'enregistrement. Une chasse aux loueurs malhonnêtes qui intervient dans le cadre d'une grande assignation en justice contre le géant américain, à qui des hôteliers azuréens réclament plus de 9 millions d'euros, pour "concurrence déloyale". Une loi à ce sujet devait être discutée avant l'été. La dissolution de l'Assemblée nationale a tout suspendu.
Réagissez à cette actu ! Vous pouvez commenter les articles publiés après le 25 août depuis le bas de page, ou en cliquant sur ce raccourci ›