Constatant les nombreuses boîtes à clef installées sur le mobilier urbain et la voie publique en toute illégalité, la Ville a décidé de prendre un arrêté pour les interdire. Seront retirées celles qui y ont été disposées là sans accord préalable.
"Nice étant la 2e ville après Paris en termes d’annonces de locations saisonnières, j’ai souhaité dès 2014 engager une politique forte d’encadrement" fait valoir le maire, Christian Estrosi, ce mardi 10 octobre.
"Dans le contexte actuel de crise du logement, nous allons aujourd’hui plus loin dans la limitation de cette activité, lorsque celle-ci n’est pas déclarée et devient donc une activité principale lucrative".
Ainsi, la commune a pris un arrêté qui permettrait d’enlever les boîtes à clefs installées sur le mobilier urbain et la voie publique "en toute illégalité". "Cela incitera les propriétaires de locations saisonnières à se mettre en règle", est-il espéré.
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Un agent assermenté fera le constat de l’installation de ces boîtiers. Il y apposera un autocollant daté et mentionnant ce dispositif aux propriétaires en leur demandant le retrait sans délai.
Sans action du propriétaire, les boîtes à clef seront retirées du mobilier urbain dans un délai maximum de 15 jours. Les propriétaires pourront les récupérer au service des objets trouvés de la police municipale (42 rue Dabray), sous réserve de présenter un justificatif d’identité et un autre de propriété.
En 2022, sur 1 338 demandes de changements d'usage, 750 ont été refusées (soit 56 %, contre 16 refus en 2020).
Vers une interdiction dans le Vieux-Nice ?
Le 22 juin dernier, nous vous rapportions que, fait rare, Airbnb s'en était pris publiquement à la politique de Christian Estrosi, pointant notamment ses actions pour le logement et les HLM. En clair, il serait trop facile de lui imputer la responsabilité des (très vastes) problématiques locales. Dans nos colonnes, le gouvernement municipal n'avait, par ailleurs, pas exclu d'interdire les nouvelles annonces dans les quartiers déjà saturés.
Cette année, le magazine Capital faisait le point sur l'évolution du prix de l'immobilier dans 50 villes dites "phagocytées" par Airbnb. Plusieurs, évidemment, sont maralpines, au premier rang desquelles Cannes et Antibes.