Le duel entre la Ville et le géant de la location immobilière se poursuit avec la réponse de l’entreprise américaine aux récents propos d’Anthony Borré.
On peut dire que la sortie de l'adjoint à la mairie de Nice en charge du Logement n’est pas passée inaperçue. En mai dernier, Anthony Borré déclarait dans nos colonnes qu’il n’était pas exclu "d’interdire Airbnb" dans deux secteurs déjà complets, "le Vieux-Nice et l'hyper-centre, c’est possible", nous avait-il répondu.
Mis en cause par plusieurs collectivités et associations, qui jugent la plateforme en partie responsable de la pénurie d’habitations disponibles en France, Airbnb a répondu en s’en prenant particulièrement à la politique niçoise sur le sujet.
"La crise à Nice est majoritairement liée à un déficit d’offre, résultat de choix urbanistiques privilégiant le tout tourisme au détriment du logement des habitants", a rétorqué le géant américain.
Airbnb se défend encore en évoquant "les projets de construction de nouveaux hôtels, alors même que le territoire est très en retard sur ses obligations de construction de logements abordables pour la population". Il faut en effet préciser que près de 3.000 chambres devraient voir le jour d’ici à 2025.
Rappelant que "la métropole niçoise a été condamnée à une amende de 1.2 million d’euros pour manquement à ses obligations de construction de logements sociaux", la société américaine pointe aussi du doigt les maisons et appartements "vacants, qui représentent près de 14% du parc actuel".
Mais Airbnb veut travailler avec Nice
Après sa contre-attaque, le spécialiste de la location saisonnière tend tout de même la main à la municipalité afin de trouver des solutions pérennes. "Nous souhaitons travailler avec la ville de Nice sur la mise en place de mesures prévues par la loi visant à améliorer le quotidien des Niçois, au lieu d'aggraver les difficultés de beaucoup d'entre eux, et aussi s'attaquer aux causes profondes des problèmes de logement."
Nous pouvons d’ailleurs rappeler qu’Airbnb a versé un beau montant aux communes françaises en 2022, 148 millions d’euros de taxe de séjour, dont 26,7 millions en Région Sud. A Nice, l’entreprise a payé 2,4 millions d’euros pour cette raison sur la même période.