Ex-drogué, consommateur d'alcool, Brahim Issaoui n'était un musulman pratiquant que depuis deux ans et demi. Sa famille affirme ne pas comprendre comment et pourquoi il a pu commettre l'attentat de Notre-Dame ce jeudi 29 octobre.
ATTENTAT DE NICE — Le profil du tueur se dessine avec de plus en plus de précision. On savait déjà depuis hier que le terroriste de Nice était un Tunisien de 21 ans, arrivé en France via l'île italienne de Lampedusa.
"Brahim Issaoui, né en 1999, n'a pas été identifié comme terroriste par les autorités tunisiennes", a indiqué le parquet de Tunis. "Il a quitté le pays clandestinement le 14 septembre et a des antécédents judiciaires de droit commun de violence et de drogue."
Sa famille, citée par CNews et l'AFP, reconnait ce passé dans les substances : "Il buvait de l'alcool et consommait de la drogue. Je lui disais 'nous sommes nécessiteux, et toi tu gaspilles de l'argent?' Il répondait 'si Dieu le veut, il va m'orienter vers le bon chemin, ça me regarde'", raconte ainsi sa mère.
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Cette vie dissolue semble s'arrêter il y a deux ans, date à laquelle il se réfugie dans la religion, tout en s'isolant : "Cela fait à peu près deux ans et demi qu'il fait la prière. Il allait du travail à la maison, ne sortait pas et ne se mélangeait pas avec les autres."
Ayant laissé tomber le lycée, il avait brièvement tenu une station essence illégale en Tunisie. Sa famille, nombreuse (11 enfants) et modeste, habitait un quartier précaire à Sfax, une ville côtière.
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Après un premier échec, il avait réussi à gagner l'Europe clandestinement début octobre. D'après l'AFP, sa famille, "incrédule, ne comprend pas comment il aurait pu passer à l'acte, moins d'un mois et demi après son arrivée."
D'après son frère, "il a dit qu'il allait en France car pour le travail c'est mieux et en Italie il y a trop de monde."
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Selon le procureur antiterroriste, Jean-François Ricard, le jeune homme était porteur d'un "document de la Croix-Rouge italienne". Il est "inconnu au fichier national des empreintes digitales et également inconnu des services de renseignements".
Islamiste radical ?
Il serait arrivé en France mercredi 28 octobre. Les forces de l’ordre ont retrouvé sur lui "un Coran et deux téléphones", a encore précisé le procureur. Il était également en possession de "deux couteaux non-utilisés".
Christian Estrosi a rapporté à la presse que "l’auteur n’a pas arrêté de répéter Allah Akbar devant nous au moment où il était médicalisé" après s'être fait tirer dessus par les policiers municipaux de Nice, rapidement arrivés sur les lieux de l'attaque, avenue Jean-Médecin.