Phénomène d'ampleur dans l’Hexagone, les rodéos sauvages sont vecteurs de risques pour les conducteurs, mais pas seulement. Les Français aimeraient que la police puisse intervenir de manière bien plus musclée contre leurs auteurs.
Comment réussir à endiguer ce fléau qui depuis quelques années est devenu quasiment quotidien dans certaines villes françaises ?
Aujourd’hui, les rodéos sauvages ont lieu sur une grande partie du territoire, et les forces de l’ordre semblent impuissantes pour empêcher cela. 650 infractions de ce type avaient été relevées en une semaine dans notre département l'été dernier…
C'est quoi, ce "contact tactique"?
C’est ce qu’ont regretté différents élus niçois, dont Christelle D’Intorni (Les Républicains), qui a émis plusieurs propositions : par exemple infliger deux ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende pour le délit dit "simple", le double de la peine actuelle.
La députée de Nice-Ouest souhaite aussi retirer obligatoirement le permis de conduire des coupables, et les empêcher de le repasser durant dix ans.
Outre ces recommandations, elle soumet l’idée d’introduire en France une méthode déjà utilisée chez nos voisins britanniques, à savoir le "contact tactique". Celle-ci justifie de mettre fin à une poursuite en "établissant un contact délibéré" entre le conducteur du deux-roues et la police.
Les Français très favorables
Une solution que soutient le patron du groupe municipal Retrouver Nice, Philippe Vardon (Reconquête), qui avait évoqué cette possibilité dans notre émission, en collaboration avec RCF Radio, Dites-le vous-même, en septembre 2022.
D’après un sondage CSA pour CNEWS publié ce 19 avril, 76% des habitants de l’Hexagone sont favorables à une plus grande liberté pour les policiers, notamment la possibilité pour eux de poursuivre les auteurs de rodéos, même si cela s’avère être "dangereux".
Tous les âges et camps politiques
Toutes les tranches d’âge sont globalement d’accord avec cette disposition, les résultats allant de 69% pour les 25-34 ans, à 80% pour les 65 ans et plus.
Sur le plan politique, cette idée est également partagée par une large majorité visiblement puisque même si les sympathisants de gauche sont les plus circonspects (65% de oui néanmoins), les interrogés de droite (83%) et du centre (89%) adhèrent à cette mesure.
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Actuellement, rien n’interdit officiellement aux fonctionnaires de prendre en chasse les conducteurs. Toutefois, dans les faits, ils ne peuvent le faire qu’en cas d’actes de grande gravité comme la fuite ou l'évasion d'un individu dangereux, mais aussi la traque d'un auteur d'un crime de sang.
Une consigne freine les interventions
Une note de service précise en effet que les situations jugées moins graves ne nécessitent pas de prise en charge systématique, une consigne dénoncée publiquement par le syndicat Alliance.