Les cas sur la Côte d'Azur
Alors que l'alerte générale a été sonnée il y a déjà quelques jours chez nos amis marseillais, il fallait bien s'attendre à ce que le problème se pose chez nous également.
Plusieurs cas de variant anglais ont été détectés dans plusieurs départements de la Région Sud. Des foyers de contamination ont ainsi été identifiés à Fréjus et Draguignan, rapporte Europe 1, alors que d'autres se seraient déclarés dans les Alpes-Maritimes et à Monaco, avec une vingtaine de cas — ce que l'ARS ne confirme pas encore.
Ces clusters auraient, pour certains, comme origine le retour sur le territoire d'étudiants depuis la Grande-Bretagne.
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Dans le Var, les tests n'ont été renvoyés que 17 jours après suspicion, fin décembre. Un retard loin d'être isolé, "les laboratoires sont sous l'eau" souligne la radio bleue, et ce type d'analyse prend du temps.
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Pourquoi ce n'est pas un évènement
Des patients positifs au variant anglais de la Covid-19 sont présents dans presque toutes les régions de France : si nous n'en connaissons pas le nombre exact, c'est qu'il est très difficile, pour l'heure, d'obtenir un bilan précis compte tenu du délai plutôt long que prennent les identifications de cette souche par les laboratoires concernés.
Il y a donc des cas sur la Côte d'Azur, ceux cités ci-haut, mais certainement d'autres encore, comme ailleurs dans le pays. Reste à savoir dans quelles proportions.
Est-il plus dangereux ?
On estime que oui, en témoigne la situation au Royaume-Uni où on observe déjà une accélération majeure de la circulation de ce nouveau variant.
À notre niveau de connaissance du sujet, les scientifiques estiment qu'il n'est pas plus dangereux dans ses effets mais qu'il entraînerait des taux de contaminations plus élevés. En clair, il n'est pas forcément plus nocif, mais il est plus contagieux. Et, comme l'explique Le Monde, "une contagiosité plus élevée aura des effets plus graves" qu'un virus "plus létal".
Démonstration par l'exemple.
D’après l'épidémiologiste Adam Kucharski sur Twitter, si on prend un virus dont le taux de mortalité serait de 0.8% et le taux de reproduction de 1.1, c'est-à-dire les proportions du coronavirus que nous connaissions jusqu'à présent, nous observerions environ 129 décès, dans une configuration initiale comprenant 10.000 cas.
Si, schématiquement, on garde la même "contagiosité"mais on augmente la létalité du virus de 50% (il se propage autant mais il serait plus mortel), on arrive, toujours d'après le scientifique, à 193 pertes.
Pour le cas qui nous concerne, un virus plus contagieux (ici, de +50%) on arriverait à un niveau de morts bien supérieur : 978 !
"Si la forte contagiosité de ce nouveau variant se confirme, il sera très probablement plus difficile à maîtriser que le virus du printemps 2020, et moins sensible aux mesures de restriction publiques prises depuis un peu moins d’un an" Le Monde
Comment le stopper ?
Les autorités sanitaires rappellent les mêmes consignes : strict respect des gestes barrières, à plus forte raison à proximité des personnes dites "à risque", limitation des déplacements non-essentiels (surtout à l'international ou entre régions), encouragement des dépistages et de la vaccination.
Concernant les transports sur notre territoire, le maire de Nice a annoncé hier, comme nous le rapportons ici, avoir demandé à l'État que “s’agissant des gares et de l’aéroport de Nice, le gouvernement doit obtenir des garanties des voyageurs venus des pays à risque, ou qu’ils imposent eux-mêmes un test PCR sur leur territoire”.
“Cette liste serait arrêtée par le gouvernement. Il faudrait qu’en Europe, nous ayons des mesures de réciprocité avec celles qui sont prises par des pays européens à notre égard.”
Les vaccins sont-ils efficaces sur ce variant anglais ?
Oui, d'après les premières constatations.
Les premières données suggèrent que les deux vaccins actuellement disponibles pour protéger contre les formes graves du COVID-19, Pfizer-BioNTech et Moderna, "neutralisent bien le variant anglais" souligne Jean-François Delfraissy, président du conseil scientifique.
D'autres variations, comme la mutation E484K présente dans les variants en Afrique du Sud et au Japon, pourraient "aider le virus à contourner la protection immunitaire conférée par la vaccination", d'après de premiers tests en laboratoire, sans certitude pour l'instant.
La situation Covid générale dans les Alpes-Maritimes
Les indicateurs sanitaires (1) battent des records dans notre département cette semaine. Avec 460 cas pour 100.000 habitants (le taux d'incidence), il s'agit du niveau le plus élevé du pays.
La situation est aussi préoccupante pour la Métropole Nice Côte d'Azur, la seule en France à afficher un taux d'incidence supérieur à 300, puisqu'il atteint… 518, au 8 janvier.
D'après Santé publique France, 594 personnes atteintes de la Covid-19 étaient hospitalisées au 12 janvier dans les Alpes-Maritimes, là encore, il s'agit d'un chiffre sans précédent dans cette crise.