Le préfet ne veut pas laisser dire que dans la capitale de la Côte d'Azur les autorités seraient débordées par les dealers.
Opération communication à tous les étages du côté de la préfecture des Alpes-Maritimes.
Tancé par le maire Christian Estrosi qui lui reproche son attentisme face au crime organisé, le représentant de l'Etat dans les Alpes-Maritimes promet de rendre compte de son action quasiment en temps réel.
Un communiqué surprenant est ainsi parvenu aux journalistes ce jeudi 20 avril : un nouveau bilan hebdomadaire de la lutte contre la délinquance à Nice.
17.000 euros saisis en quelques jours
Il est donc prévu que l'activité de la police nationale aux Moulins soit publiquement communiquée à ce rythme, sous la forme d'un bilan chiffré. Exemple cette semaine : "nombre d’interpellations : 36 ; nombre de personnes écrouées : 3 ; cannabis : 6.724 g ; herbe : 90 g ; cocaïne : 535,9 g ; numéraire : 17.098 euros ; hall d’immeubles visités : 51 ; nombre d’amendes : 5" (10-17 avril).
Les CRS font état de leur côté de 26 arrestations et de 13 saisies d'importance, notamment d'armes.
Ce récapitulatif émane des réunions organisées par les autorités "consacrées à la situation départementale". On y retrouve aussi la ville de Nice, la police nationale et le parquet.
Délinquance en baisse, d'après l'Etat
Le 11 avril, la préfecture du 06 mettait déjà l'accent sur les "chiffres favorables" de la délinquance de proximité, avec les violences dans les transports en commun qui diminuent de 3,5%, les vols dans les véhicules de 3,25% et les cambriolages de 2,4%.
Rappelons tout de même que pour la seule ville de Nice, les faits impliquants des violences sur les personnes sont en hausse, avec des proportions deux fois supérieures, entre 2021 et 2022, d'après les derniers chiffres officiels.
Les vols de voitures y sont ainsi en progression de 21%, les vols avec arme de 6,7%, les coups et blessures volontaires de 7,2%. Rien de très brillant.
Vigiles privés et commissariat mutualisé
La mairie exposait le 14 avril son plan pour la cité des Moulins, à savoir favoriser l'embauche par les bailleurs sociaux d'agents de sécurité, équipés d'armes de catégorie D (lacrymos, matraques électriques…).
Ils seraient chargés de "d'assurer des rondes au cœur du quartier et de surveiller les parties communes" des HLM. Cela devrait aller très vite car il est déjà prévu qu’à terme, ils soient vingt-quatre, dont la moitié sur le terrain en juillet.
Des caméras en capacité de lire les plaques d'immatriculation des clients seront placées, et les images recueillies transmises à la PJ.
Supprimer les allocations des drogués
Crise oblige, les élus locaux rivalisent de propositions.
Christelle d'Intorni, la députée LR de la circonscription (Ve) englobant ce quartier chaud, propose d'aggraver les peines pour les consommateurs de drogues, de saisir leur voiture dans certains cas, mais aussi de suspendre les bourses d'étude et les allocations perçues par les individus en récidive.
De son côté, la gauche du collectif "Viva !" propose de rouvrir le débat sur la légalisation des drogues dites "douces".
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