Cet été, l'Institut Montaigne, un think tank classé à droite, se proposait de dresser un bilan à mi-parcours de l'action des maires dans les plus grandes communes françaises. À Nice, il critiquait une trop forte bétonisation, et l'état des finances publiques. Christian Estrosi répond, quatre mois plus tard.
L'analyse n'est pas tendre avec la capitale de la Côte d'Azur. Sur une quinzaine de page, le laboratoire d'idées souligne, certes, de bons points : l'insécurité en baisse ces dernières années, le plan "1 arbre-1 habitant", les efforts en matière de réduction de la consommation énergétique, la rénovation des bâtiments…
Mais au-delà de ça, le document indique que "les finances publiques de la Ville de Nice sont particulièrement dégradées (…) Le budget 2023 prévoit un repli à 19 années (en capacité de désendettement), ce qui reste au-delà du seuil d’alerte de 12 ans fixé par la loi".
Une alerte toutefois nuancée : ce passif "peut être relativisé par le niveau des actifs, notamment immobiliers" et le niveau très bas de la taxe foncière donnerait des marges de manoeuvre en cas de difficultés. Par ailleurs l'Institut Montaigne reproche à la municipalité de trop bétonner le territoire (11 nouveaux hectares en 2020-2021).
"La dette ne m'inquiète pas"
Christian Estrosi estime que ces lignes ne dressent pas un compte-rendu fidèle de sa gestion. Dans le magazine Le Point (02/11/2023) l'édile n'y va pas par quatre chemins : "ce rapport est faux. Il se base (en partie, ndA) sur l'exercice 2021, marqué par le Covid, et ne tient pas compte de l'amélioration, en 2022, de notre capacité de désendettement".
"Tant que j'ai la confiance des banques, la dette ne m'inquiète pas (…) Cette année, la taxe de séjour nous a rapporté 17 millions d'euros, contre 14 en 2022. Ce sont les investissements que nous avons faits qui donnent ces résultats".
"Nous avons baissé notre facture énergétique, et diminué notre parc automobile de moitié. Il y a des services où nous ne remplaçons pas un départ à la retraite sur deux".
En juin dernier, le directeur général des services Olivier Breuilly (depuis remplacé par Bastien Nespoulous) répondait aussi aux critiques sur la dette niçoise dans nos colonnes : "nous avons une dette d'environ 500 millions d'euros. Vous en enlevez 90 qui correspondent aux loyers d'avance pour le grand stade. Nous sommes à 400 M de dette. Pour un patrimoine qui dépasse les 3 milliards d'euros !"
Archives > Christian Estrosi : "gérées en bon père de famille, les finances de Nice ne sont pas inquiétantes"