Les femmes, les jeunes et la droite estiment que les zones les plus pauvres ne doivent plus être autant accompagnées qu'aujourd'hui par les aides publiques.
On le sait, après la guerre, la France a fait l'erreur, comme l'URSS, de bâtir d'immenses grands ensembles où se sont retrouvées rapidement les populations les plus pauvres du pays. Aujourd'hui, casser les tours et rebâtir des HLM plus humains coûte évidemment très cher, et ça ne plaît pas à tout le monde.
Alors que des émeutes ont éclaté dans de nombreuses villes suite à la mort d'un jeune, tué par un policier à Nanterre le 27 juin, un sondage CSA pour CNEWS assure que près de la moitié des Français se dit opposée à ce que "l’Etat maintienne ses subventions au profits des quartiers prioritaires". Mais 52% des sondés restent favorables aux aides, malgré l'émotion suscitée par les images.
48-52, on peut donc observer l'émergence de deux blocs distincts d'importances équivalentes. Dans le détail de l'étude, ce sont les femmes qui sont le plus critiques. Elles sont 51% à souhaiter l’arrêt des subsides publics, contre 48% pour les hommes.
Au niveau des âges, ce sont les jeunes de moins de 35 ans qui sont le plus en faveur de la suspension : ils sont 55% à le souhaiter et même 62% pour la tranche des 18-24 ans. Il n'y a par ailleurs que les interrogés résidant dans des agglomérations de plus de 100.000 pour être majoritairement en accord avec les subventions, ce n'est pas le cas dans les campagnes. Même dualité entre les catégories les plus modestes, d'un avis différent des "CSP+".
73% des sympathisants de droite - 93% du côté de l'extrême droite - sont favorables à lâcher les quartiers, la même proportion à gauche y est opposée.
Un débat vif à Nice
"Il est particulièrement édifiant de constater que quatre cités ou quartiers sensibles de Nice vont bénéficier de dix fois plus d’argent que l’ensemble des villages des vallées et montagnes" dénonçait l'élu local Philippe Vardon (Reconquête 06) en 2021.
"Alors que des millions d’euros ont déjà été investis dans ces quartiers depuis son élection en 2008, Christian Estrosi continue d’y déverser l’argent public alors même que les résultats sociaux ne sont toujours pas au rendez-vous et que, malgré le 'renouvellement urbain', l’insécurité y a explosé (…) Le clientélisme électoral l’emporte toujours sur l’équité territoriale et l’intérêt général".
Le premier adjoint chargé du logement, Anthony Borré, lui avait répondu : "Toujours les mêmes inepties qui visent à monter les uns contre les autres. Ne vous en déplaise, nous continuerons à défendre la rénovation urbaine qui apporte une amélioration de la qualité de vie des Niçois les plus modestes".