Les élus de l'opposition RN dénoncent le volet "cohésion sociale" du plan de relance local, qui accorde 100 millions d'euros aux quartiers précaires de l'ouest et de l'est de la ville, et 10 aux requalifications des villages du Moyen et du Haut-Pays.
C'est l'un des points du contrat qui a le plus révolté le Rassemblement national niçois. Lignes de tram’, emplois, nouvelles écoles, sécurité, développement durable… Christian Estrosi et le Premier ministre Jean Castex signaient jeudi 15 avril le Contrat de relance et de transition écologique. À la clé, 2.5 milliards d'euros sur cinq ans pour financer des projets structurants dans la Métropole Nice Côte d'Azur.
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Comme nous le détaillons dans ce décryptage, 100 millions d’euros vont être affectés au « renouvellement urbain » de l’Ariane, des Moulins, des Liserons et du secteur Trachel. Toujours au chapitre des travaux, parmi d'autres initiatives, 10 millions vont permettre de restaurer plusieurs « coeurs de villages » du Haut et du Moyen-Pays.
C'est là que le RN monte au créneau, dénonçant dimanche dans Nice-Presse des projets "coûteux et inutiles".
Pour le conseiller régional Philippe Vardon, ces deux enveloppes budgétaires "illustrent des choix politiques de Christian Estrosi à la tête de la Ville de Nice et de la Métropole. Ainsi, il est particulièrement édifiant de constater que quatre cités ou quartiers sensibles de Nice vont bénéficier de dix fois plus d’argent que l’ensemble des villages des vallées et montagnes" lit-on dans un communiqué.
À propos des "financements additionnels à venir concernant les dégâts de la tempête Alex, nous sommes tentés de leur répondre que cet argent a déjà été promis".
"Clientélisme électoral"
Avant de dresser un "bilan" : "Alors que 500 millions d’euros ont déjà été investis dans ces quartiers depuis son élection en 2008, Christian Estrosi continue d’y déverser l’argent public alors même que les résultats sociaux ne sont toujours pas au rendez-vous et que, malgré le "renouvellement urbain", l’insécurité y a explosé"
"À travers ce plan de relance, les habitants des villages de la Métropole, tout comme ceux de nombreux autres quartiers de Nice, peuvent constater une fois encore qu’avec Christian Estrosi le clientélisme électoral l’emporte toujours sur l’équité territoriale et l’intérêt général"
Philippe Vardon
Des progrès dans "le combat contre les criminels"
Le maire était déjà revenu sur ce point à l'occasion d'une grande interview de rentrée publiée en janvier dernier dans nos colonnes.
À la question "des millions d’euros ont été dépensés dans la rénovation des quartiers, on y a emmené de l’activité, mais aussi des renforts de police… et ça tire toujours. Que pouvez-vous faire de plus?" le premier magistrat de la ville avait défendu son action.
"Ces violences interviennent dans des quartiers très identifiés, les Moulins, les Liserons… Mais nous rencontrons également une certaine résistance à Trachel. Face à cela, j’ai réclamé pendant huit ans avant de finir par l’obtenir un GLTD, c’est-à-dire un groupe local de traitement de la délinquance, comme il en existe à Bordeaux par exemple. Il mettra en lien les différentes autorités en présence pour une action plus efficace".
Avant de noter que "ces règlements de comptes montrent la progression de notre combat contre ces criminels, ils sont en tension, il y a un emballement"
À propos du "sentiment d'abandon" que certains habitants peuvent ressentir dans ces zones, Christian Estrosi répondait que "la reconquête est en cours. Elle passe par les mesures que nous venons d’aborder, mais aussi par la revalorisation des quartiers, le soin qui est apporté au tissu commercial, social, et culturel".
L'année dernière, la sénatrice LR Dominique Estrosi-Sassone, ex-patronne de Côte d’Azur Habitat, détaillait le programme de renouvellement urbain dont vont par exemple bénéficier les riverains des Liserons. Au programme, 49 millions pour sortir l'impasse de la précarité : les fonds sont mis sur la table à la fois par l’État, la Ville, la Métropole, la Région et le bailleur social.
"Stop au populisme"
Anthony Borré, le premier adjoint au maire chargé notamment du Logement, a répondu aux critiques du Rassemblement national sur les réseaux sociaux.
Concernant les déclarations de Philippe Vardon, le bras droit du maire pointe "toujours les mêmes inepties qui visent à monter les uns contre les autres".
"Ne vous en déplaise, nous continuerons à défendre la rénovation urbaine qui apporte une amélioration de la qualité de vie des Niçois les plus modestes. #StopAuPopulisme"
Anthony Borré, en réponse à Philippe Vardon
Des logements sociaux qui se méritent
Le 7 avril, Anthony Borré détaillait à Nice-Presse la politique que la Ville mène dans ces quartiers.
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« Moi-même, j’ai vécu en Seine-Saint-Denis dans une cité, je sais que ce n’est pas toujours simple de vivre à l’Ariane ou aux Moulins »
Anthony Borré à Nice-Presse
"Je crois à la nécessité, à l’utilité publique de construire du logement social, et du logement tout court. Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi les élus du Rassemblement national au conseil municipal s’opposent à tous nos projets de construction, dans tous les quartiers" notait le premier adjoint.
"J’ai 16.000 demandeurs de logement social sur la Ville de Nice. 70% des habitants de la Métropole y sont éligibles. Évidemment, cela exige de nous, on ne peut pas se dérober face à nos responsabilités"
Anthony Borré à "Nice-Presse"
Des places qui ne sont pas données sans s'accompagner de droits et de devoirs : avec la signature d'une nouvelle convention, les individus condamnés pour des violences, trafics ou dégradations feront systématiquement l'objet de procédures d'expulsion.
La Ville ne compte "rien lâcher sur ce point", "pas de logement social pour les ennemis de la République".