Hameau de pêcheurs isolé de Marseille, L'Estaque fait aujourd'hui partie, malgré son identité très marquée, du XVIe arrondissement phocéen. La conclusion d'une histoire extrêmement riche !
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En vous promenant à L'Estaque, vous entendrez peut-être cette formule sortir de la bouche d'un local : "Nous sommes Estaquéens avant d’être Marseillais !" Si, géographiquement, ce secteur appartient au XVIe arrondissement, le quartier fut en réalité, durant très longtemps, un coin indépendant.
Il fait partie de ces pépites phocéennes, ces petits villages au sein de la grande ville, qui conservent une identité propre. Pour L'Estaque, tout a commencé au XIIe siècle. Son nom, qui provient du provençal "Estaco", soit l'attache, le pieux grâce auquel on amarre le bateau, vous donnera sûrement une idée du métier principal des premiers habitants.
Ils formaient une cité de pêcheurs, agrémentée de quelques agriculteurs. Les résidents ne disposaient alors que d'une seule route vers son imposante voisine, un chemin de muletier. Les villageois vivaient au bord de la mer, dans des maisons le long d'une jetée de rochers et de bancs de sable. Aujourd'hui, ce site est devenu L'Estaque-Plage. On y trouve d'ailleurs encore de nos jours un petit port abrité des vents.
L'essor de l'industrie au XIXe siècle
Traversant les époques de manière paisible, la petite commune va tout d'un coup connaître une explosion urbaine et démographique. Entre le XIXe et le début du XXe siècle, elle va subir de nombreux changements avec l'arrivée du canal de Marseille, d'une gare et de la route du Littoral. Bref, c'est l'industrialisation qui frappe à la porte des habitants de ce hameau si tranquille.
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Le bouleversement est fulgurant, avec l’installation de tuileries à l’Est et d’usines à l’Ouest. Les gisements sont si importants, que des familles italiennes, espagnoles et algériennes viennent y travailler.
L'Estaque devient petit à petit un lieu peuplé par les ouvriers, et voit se développer autour de lui de nouveaux quartiers, comme celui des Riaux à l’Ouest. Au milieu du XIXe siècle, il tentera, avec deux autres villages, Saint-Henri et Saint-André, de former une commune appelée Séon, sans succès.
Station balnéaire prisée
Dans le même temps, la localité se transforme en un lieu de villégiature, une station balnéaire recevant les Marseillais et les familles fortunées venant profiter de la douceur méditerranéenne. Cela durera jusqu'à la Première Guerre mondiale.
La période après la Seconde Guerre mondiale sera en revanche très difficile pour la cité, qui, comme l'ensemble des quartiers Nord de Marseille, sera touchée par la récession économique et le chômage.
La misère est telle que des bidonvilles apparaissent, et il faudra attendre le début des années 2000 pour voir disparaître le dernier, celui de Fenouil. Le réaménagement du secteur aura lieu durant toute la fin du XXe siècle, avec notamment la plage de Corbière, le port, la base nautique et la reprise en main de l'ensemble des sites industriels, pour les dépolluer.
L'Estaque a inspiré les artistes
Historiquement, L'Estaque a aussi eu son heure de gloire sur le plan artistique. Ses paysages ont inspiré de très nombreux peintres, dont Paul Cézanne, Adolphe Monticelli et Georges Braque.
On y admire en effet de remarquables couleurs, des toits rouges à la mer bleue en passant par les reflets du soleil. Depuis la place Maleterre par exemple, vous observerez l'une des plus belles vues sur la rade. Ne ratez pas non plus au loin les fabuleux viaducs de la ligne de la Côte bleue.
Parmi les immanquables à voir et à faire dans ce très beau quartier, impossible de ne pas évoquer les circuits pour une balade à travers les ruelles, entre découvertes architecturales et artistiques.
On peut aussi profiter des succulentes spécialités locales (les panisses, la brousse du Rove…) et, selon la période, regarder les fameuses compétitions de joutes dans le bassin du port. De quoi se rendre compte de l'authenticité et du caractère unique de L'Estaque.
Ce village comme il est décrit n'est qu'une photo.
Il n'a rien de paisible l'estaque est envahie par de mauvaises fréquentations lorsque nous connaissons les lieux comme moi il n'y a pas d'envie de se promener en été à 11h00 du soir.
Rien n'est paisible.
C'est la cata.….
Ce jaillissement de couleurs est le cachet des villes méditerranéennes. C'est une chromothérapie à ciel ouvert. Ô combien difficile cela doit-il être de vivre ailleurs quand on naquit dans un tel décor 👍
Faudrait revoir la notion de paisible 😅
Arrêté de parlé du 16e on se fait envahir par les Parisiens le Nord ect.…les prix de l'immobilier augmentent l'accent se perd
J'apprécie particulièrement l'accent marseillais. De chaque syllabe s'envolent de chatoyantes couleurs qui donnent du punch.Marseillaises, Marseillais, ne perdez pas votre accent, il fait partie de votre patrimoine.👏
Je suis désolé il y a longtemps que le parler Marseillais enfin le vrai à disparu moi qui parle provençal et Marseillais de la trilogie de Pagnol, je ne m'y retrouve plus.