La Métropole niçoise défend la cohérence de son schéma de transports, qui permettrait de fortement réduire les émissions de gaz polluants, tout en "offrant des solutions de mobilité pour tous": trams, bus, chemins de fer, vélos, flux automobiles.
En 2026, la nouvelle ligne (T4) aura franchi le Var, entre Nice-Ouest et Saint-Laurent. Deux ans plus tard, elle atteindra Cagnes-sur-Mer. Dès lors, faut-il maintenir le projet d'aménagement, en 2028, d'un téléphérique entre la capitale départementale et nos amis laurentins ? Du côté de l'opposition, on estime que non, puisqu'il s'agirait "d'un coûteux doublon".
"Des solutions pour tous"
C'est tout le contraire, analyse la Métropole ce samedi 6 mai. "Depuis 2008, nous avons planifié un schéma des transports jusqu’en 2030 : il s’agit bien sûr de diminuer les flux automobiles, d’améliorer la qualité de l’air grâce à une offre de transport 100% décarbonée, mais surtout d’offrir des solutions pour toutes les mobilités" fait-elle ainsi valoir.

Ce que l'on comprend évidemment, c'est qu'on ne peut pas faire reposer tous ces enjeux sur les seules lignes du tramway. Preuve en est, les trois qui existent déjà sont si empruntées qu'elles approchent d'une saturation.
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La ligne 1 aligne 120.000 usagers quotidiens. On en décompte 110.000 pour la T2. Raison pour laquelle, explique la collectivité, des solutions de mobilités complémentaires sont proposées, pour fluidifier la circulation mais aussi pour "répondre à tous les besoins".
Complémentarités
Pour la T1, des rames longues ont été mises en place (comme nous l'évoquions en novembre 2022). "Nous avons aussi engagé son doublement avec la ligne de bus à haut niveau de service (BHNS) en cours de réalisation en centre-ville de Nice, de l’hôpital Pasteur à Las Planas via le boulevard Gambetta, avec une capacité de 40.000 voyageurs chaque jour".
Même logique pour la ligne 2, quelque peu victime de son succès : "nous renforçons la capacité de la ligne 12 (de bus, NDLR). Entièrement électrique, elle sera dotée de huit nouveaux véhicules articulés dès cet été", tel que développé dans nos colonnes par ici.
Un ensemble de réflexions qui aboutissent à ce schéma directeur des déplacements urbains 2030 :

Schéma qui comporte aussi, comme illustré ci-haut, la T5 (de Nice jusqu'à la vallée du Paillon), le réseau cyclable, le pôle d'échanges multimodal Nice Aéroport, les chemins de fer de Provence accessibles pour les usagers Lignes d'Azur ou encore l'aménagement de parkings-relais.
Le téléphérique, un "maillon essentiel"
D'après Nice Côte d'Azur, le téléphérique, "novateur et totalement décarboné", serait un "maillon essentiel" de ce plan. Il permettrait d'accueillir, avec des trajets de trois minutes, 3.400 voyageurs chaque jour, "sans avoir à construire un nouveau pont" générateur de nuisances. Pour un coût de construction d'environ 55 millions d'euros.
D'après les estimations, la ligne 4 du tram diminuerait de 18.000 véhicules le trafic. -2.000 pour le seul téléphérique. "Soit une baisse de 24%" de l'actuelle circulation automobile dans la zone.
Contre la pollution de l'air
"Ces projets de transports représentent une baisse de 126.000 tonnes de CO2 par an, sur un objectif global de diminution de 450.000 T par an d’ici 2030, à l’échelle de la Métropole" rappelle-t-elle. Soit près de 30% de l’effort, aux côtés des autres initiatives, comme par exemple - autre grand chantier - la rénovation énergétique des bâtiments.