« Ils font Nice » : chaque semaine, nos figures locales mises en vedette dans Nice-Presse
Depuis 42 ans, Hit Import propose des disques de groupes légendaires. Du vinyle aux CD en passant par les cassettes, cette boutique a connu les bouleversements de l’industrie musicale. Une évolution vécue par Philippe Nicolis, le premier salarié.
Nice-Presse : Comment est né cet établissement ?
"Hit Import a été créé en 1980 par Jean-Paul Galliano. De mon côté, je suis arrivé un an après l'ouverture. J'étais d'abord client puis finalement je suis devenu vendeur. Je n'étais pas destiné à l'être, mais la passion a pris le dessus ! Au début, on était dans la rue Gioffredo. C'était plus petit, mais il y avait un charme particulier, ça faisait penser à une boutique anglaise.
Pour nous, c'était un peu un modèle : un lieu spécialisé, avec des vendeurs qui s'y connaissent dans un domaine précis, un public qui revient… C'était un magasin de disques mais aussi un endroit de rencontres. Puis ça s'est développé, il a fallu un endroit plus grand. On s'est déplacés rue de Lépante. Aujourd'hui, nous y sommes toujours."

Que proposez-vous ?
"On est spécialisés dans le rock mais il y aussi d'autres styles de musique. On fait du jazz, du blues, de l'électro, du reggae, de la new wave… On touche tous les phénomènes musicaux hors classiques et variétés françaises. On n'est pas très rap non plus. On est conscients que pour travailler un rayon, il faut le faire convenablement et sur ça on n'a pas forcément les connaissances, ni la demande."
Parlez-nous de l'évolution dans ce milieu…
"Entre les années 1980, et aujourd'hui, la musique c'est deux mondes totalement différents. Les goûts ont changé et la manière d'écouter aussi. Avant, il y avait entre dix et quinze disquaires à Nice, mais ils ont fermé. L'arrivée de certaines chaînes de magasins, comme la Fnac ou Virgin, ont un peu dynamité tout ça. Aujourd'hui, on est le seul vrai disquaire. Il y a le retour du vinyle et des gens qui font de l'occasion. Mais pour moi, c'est deux choses distinctes. Ils n'ont pas les mêmes revendications et les mêmes manières de travailler que nous. D'ailleurs, il y a des villes en Europe où il n'y a plus de disquaires du tout."

Vos meilleurs souvenirs ici ?
"Il y a eu des rencontres avec des musiciens vraiment exceptionnels ! Par exemple, en 1984, le groupe Metallica est venu. Ils passaient au théâtre de verdure. Jean-Paul, le patron, à l'époque, avait rencontré les représentants de la maison de disques. Ça s'est passé un dimanche, la rue était pleine de monde. Le groupe émergeait mais il commençait à être très connu."
Des projets ?
"C'est difficile d'avoir des projets dans le métier que l'on exerce. Mais tant que l'on peut transmettre notre passion, on le fera."
Elles et ils font Nice :
- Franck Bondevine, restaurateur et magicien dans le quartier de la Libé
- Lola Molina, immanquable artiste-peintre du Cours Saleya : « je suis totalement amoureuse de Nice »
- La soprano Diane Frémaux veut « démocratiser la culture et l’opéra »
- À La Cave de la Tour, la quête d’authenticité depuis 1947