“Ils font Nice” : chaque semaine, nos figures locales mises en vedette dans Nice-Presse.
Depuis 1856, la librairie Jean Jaurès permet aux Niçois de s'évader : jeunesse, polars, fiction… Ici, chacun peut trouver son bonheur. Maud Mallay, libraire, nous explique tout.
Comment est née cette institution ?
Ça fait longtemps qu'elle existe ! (Il y a eu la librarie Barma, fondée en 1856). Puis Jean-Jaurès. Les parents de Patrick Esclapez en ont été les gérants, il a par la suite repris l'affaire avec ses frères. Il y a deux ans, il est parti à la retraite. Ce sont aujourd'hui ses deux filles qui prennent le relais. On peut donc dire que c'est une histoire de famille, et de transmission !
De mon côté, cela fait vingt ans que je suis ici. Au fil des années, l'établissement a évolué et s'est modernisé. Il y a treize ans, tout a été refait par un architecte spécialisé. Nous sommes axés sur la jeunesse, pratiquement la moitié du magasin y est consacrée.
Que proposez-vous ?
Nous sommes généralistes, avec une grande partie pour les tout-petits aux adolescents. On trouve également de la littérature française, étrangère, de la science-fiction, du fantastique, des polars, des livres d'art et de cuisine… Il y a aussi une catégorie dédiée à Nice et à la région. C'est très large.
On veut que cette librairie soit un lieu de rencontres autour du livre. Des ateliers pour les enfants sont donc proposés, mais aussi des spectacles, avec des auteurs. Pour la fête de la musique, il y a même eu un concert. Les rencontres avec des écrivains sont régulières. Sans oublier les clubs de lecture.
Comment cela évolue, tout cela ?
Il y a eu beaucoup de changement, avec une grosse étape : le Covid. Je pense que ça a fait réfléchir. On a vu pas mal de petites librairies qui se sont montées. On résiste et on a toujours envie. Le plus gros risque pour nous au final, c'est internet : la commande sur Amazon et consorts. Quand les gens viennent sur place, on peut les conseiller, on est proches des lecteurs. C'est tout à fait différent.
Plus il y a de points de vente, mieux c'est. Cela porte la culture : on préfère qu'il y ait beaucoup de librairies, plutôt que les gens n'aient pas de choix et commandent. À Nice, il y a eu de petites créations ces dernières années. Toutefois, le secteur reste menacé. Lors de la dernière rencontre des professionnels, ce qui est ressorti, c'est que les années à venir ne sont pas forcément réjouissantes…
Vos meilleurs souvenirs ?
Ils sont nombreux ! On a reçu de grands auteurs jeunesse, comme Claude Ponti. J'étais très fière de le rencontrer ! Le fait de voir la librairie évoluer, c'est marquant. Il y a cet esprit familial, on tisse des liens.
J'ai aussi connu des moments très émouvants, des personnes qui sont venues parce qu'elles avaient un problème avec leurs enfants suite à un moment douloureux… On leur a conseillé des livres qui pouvaient peut-être les aider. Certaines sont revenues et nous ont remerciés.
Et pour la suite ?
On espère continuer comme ça ! On fait tout pour. En ce moment, on est en pleine préparation pour la rentrée scolaire.
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