“Ils font Nice” : chaque semaine, nos figures locales mises en vedette dans Nice-Presse.
Camille Santucci, 25 ans, est la présidente du Café Suspendu à Nice, une association qui vient en aide aux plus démunis. Maraudes, voyages humanitaires… De nombreuses actions sont mises en place. Rencontre.
Comment est née l'association ?
J'étais étudiante pour être assistante sociale. En parallèle, j'ai commencé un service civique en 2017. La mission était l'ouverture de droits des personnes en grande situation de précarité, notamment les sans-abri. Ça a duré huit mois, j'y ai rencontré Mafia, qui est aujourd'hui membre du bureau. Quand ça s'est terminé, on a décidé de monter l'association. Tout a commencé en mars 2018. Aujourd'hui, nous comptons une cinquantaine de bénévoles.
Je suis d'origine italienne. Le Café Suspendu est une initiative qui est née à Naples durant la guerre. L'idée, c'est de se rendre dans un café ou un restaurant pour consommer et d'acheter en double pour une personne défavorisée. Je trouvais le concept intéressant mais c'était difficile à mettre en place… Du coup ce que l'on fait, c'est que l'on récupère les invendus dans les établissements, et on les redistribue. On fait un peu le lien.
Quelles sont vos missions ?
L'association vient en aide aux plus précaires. Nous réalisons des maraudes, avec des distributions de repas, tous les samedis, à 18 h, en face de l'arrêt de tramway Gare Thiers. On agit aussi pour des situations "sur le feu", on va aider. On passe par le biais du 115 pour des hébergements, par exemple. On parraine également des orphelins en Syrie.
Des voyages humanitaires, à l'international, sont mis en place. On a été au Sri Lanka afin de rénover un orphelinat et construire des puits… Une bénévole infirmière était avec nous, elle a pu intervenir sur des questions de santé. On s'est aussi rendus en Algérie.
Quel constat aujourd'hui, à Nice ?
Pour les bénéficiaires lors des maraudes, on a constaté une forte augmentation. Il y a beaucoup plus de gens qui ont un toit, qui paient un loyer, mais qui n'ont pas les moyens de s'acheter à manger. On compte des familles, des personnes en situation de handicap ou âgées.
Ils ont une toute petite retraite, ça couvre à peine leur loyer, mais pas le reste. Ça a éclaté après le Covid et, avec l'inflation, ça continue. Avec le coût de la vie à Nice c'est très compliqué pour eux. On a aussi des salariés et des étudiants. Les profils ont vraiment évolué au fil des années.
Un souvenir marquant ?
Il y en a tellement ! Le voyage en Algérie a beaucoup marqué. Plusieurs actions notamment dans un orphelinat, une maison de retraite pour les personnes âgées abandonnées mais aussi dans un service à l'hôpital pour les enfants atteints du cancer. Ils savaient qu'ils étaient malades mais ils étaient hyper souriants et accueillants… Ça donne une véritable leçon de vie.
Et pour la suite ?
Prochainement on part en Tunisie pour visiter une pouponnière. Il y a quatorze enfants. Une cagnotte a été lancée par l'association. Nous irons acheter sur place notamment pour les besoins primaires, les couches, les produits d'hygiène… On passera du temps avec eux.
En savoir +
- Le site de l'association c'est par ici
Commentez cette actu ! Vous pouvez réagir depuis le bas de page, ou en cliquant sur ce raccourci ›