Le ministère de l’Intérieur a publié les derniers chiffres concernant les vols et les violences dans les transports en commun français. Notre territoire, s’il n’est pas le plus impacté, détient la palme de l’augmentation de ces faits.
Mise à jour : Lignes d'Azur lance une brigade de nuit, et dément toute "insécurité galopante"
Après une année 2021 durant laquelle le Covid et le télétravail ont éloigné certains Français des tramways, bus, métros et trains, 2022 a vu revenir, au moins en partie, les usagers dans les transports en commun.
Sur les douze mois de l’an passé, le ministère de l’Intérieur a compilé les statistiques des vols (y compris les tentatives), ainsi que des violences, sur les différents réseaux de l’Hexagone. Il a dévoilé ses conclusions dans une étude publiée en septembre.
Faisons d’abord un petit éclairage sur le plan national, où l’on remarque qu’il n’y a pas de miracle. Le nombre de victimes est légèrement en hausse entre 2021 et 2022 (+2%). Mais d’autres indicateurs ont fortement progressé, comme les vols sans violences (+5%), les coups et blessures (+10%) et les violences sexuelles (+13%). Point positif, les larcins violents ont eux diminué de l’ordre de 24%.
Maintenant, il est surtout intéressant d’observer les résultats obtenus au niveau départemental et local, car les écarts entre les territoires sont en effet très importants.
Plus de 2.500 agressions recensées dans les Alpes-Maritimes
Concentrons-nous dans un premier temps sur les Alpes-Maritimes. Si l’on s’attarde sur les chiffres bruts, on note que 2.581 personnes ont déclaré une agression dans les transports en commun maralpins, un total qui classe notre département au 8e rang, derrière la Haute-Garonne (7e, 2.850) et le Val-de-Marne (6e, 3.905).
Nos voisins des Bouches-du-Rhône arrivent ensuite (5e, 3.949).
Ces statistiques sont très loin de celles recensées à Paris, fort logiquement devant (53.221). La région lyonnaise n’est également pas épargnée (2e, 9.580).
Il faut aussi se pencher sur le taux de victimes pour 1.000 habitants, ce qui permet de mettre à plat les différences entre les lieux les plus peuplés et ceux qui le sont moins. Attention toutefois car cela ne prend pas en compte les endroits les plus touristiques, bien plus fréquentés à la haute saison.
Pour les Alpes-Maritimes, ce taux est de 2,4, et là, notre département remonte au 5e rang, non loin des Hauts-de-Seine (2,7) et du Val-de-Marne (2,8). A titre de comparaison, les Bouches-du-Rhône sont à 1,9 !
Une recrudescence des cas en 2022
Une fois tout cela exposé, il faut parler du point qui fâche, l’évolution entre 2021 et 2022. Avec une explosion des faits de 28% en an, notre département des Alpes-Maritimes est tout simplement celui ayant connu la plus grande augmentation de France, devant la Seine-et-Marne (24%) et les Yvelines (19%).
Au regard des résultats à Paris (+2%), dans les Bouches-du-Rhône (+7%), et surtout dans le Rhône (-19%), il semble nécessaire que des améliorations soient apportées par les autorités compétentes.
A Nice, la donne est sensiblement la même, bien qu’en février dernier, le réseau Lignes d’Azur ait défendu son dispositif de sécurité. Pour autant, ce dernier n’a pas empêché 1.855 usagers d’être agressés dans les trams, les bus, ou encore, même si cela ne relève pas de sa compétence, dans le train (SNCF), en 2022.
C’est certes moins qu’à Lyon (2e, 7.483), Marseille (3e, 3.374), Toulouse (4e, 2.642) et Nantes (5e, 2.017), mais c’est par exemple supérieur à Montpellier (9e, 1.553), Lille (10e, 1.410) et Strasbourg (11e, 1.166).
Il faut surtout constater que notre cité a subi une explosion de ces faits d’une année sur l’autre (26%), et a donc rattrapé des consœurs comme Bordeaux (7e, 1.862 vols et violences) et Saint-Denis (6e, 2.015), qui elles, ont connu des baisses, respectivement -11 et -3%.
Si la ville reste encore tout en haut du classement, Lyon (-22%) a amorcé une phase plus positive, tout comme Montpellier (-38%). A côté de chez nous, Marseille a elle vécu une petite hausse des agressions (+6%).
Le taux de victimes à Nice est supérieur à celui de Marseille
Ainsi, en 2022, le taux de victimes des vols et violences dans les transports en commun niçois était de 5,4 pour 1.000 résidents, un chiffre comparable à Toulouse (5,3) et Montpellier (5,4), mais par exemple inférieur à Lyon (14,3), Bordeaux (7,2), Nantes (6,3) et Lille (6). En revanche, Marseille (3,9) s’en sort un peu mieux dans ce domaine.
Précisons que pour établir ce baromètre, le ministère de l’Intérieur s’est appuyé sur les faits signalés à la police ou à la gendarmerie, il ne faut donc pas perdre de vue que certains actes n’aient pas été enregistrés auprès des forces de l’ordre.