En France, une femme sur deux assure “avoir peur” dans les transports en commun franciliens. Face à cela, différentes initiatives ont été mises en place dans certaines métropoles, avec succès. Entre 2018 et 2019, une expérimentation a été menée en Ile-de-France pour combattre cette angoisse. “Un succès”, assure la région.
L’idée est simple : permettre aux femmes, notamment la nuit, de descendre du bus au plus près de leur domicile, sans avoir à attendre l’arrêt prévu sur le trajet. Réduire les distances effectuées à pied pour rejoindre leur lieu de résidence a ainsi été mis en place très simplement, avec des “résultats notables sur le sentiment d’insécurité”.
Patrick Allemand a demandé à ce qu’une initiative similaire soit menée à Nice l’année dernière. Sans succès : “le président de la régie Ligne d’Azur a refusé parce qu’il estime que cette mesure mettrait les usagers en danger car il permettrait de mieux repérer les adresses…” regrette l’ancien conseiller municipal socialiste.
Une explication peu convaincante pour celui qui est aussi président de “Nice au Coeur”: “En fait, ce dispositif a été expérimenté dans douze agglomérations et donne plutôt de bons résultats. À Strasbourg, il a été étendu à de nouvelles lignes depuis le 19 novembre 2020.” C’est donc déterminé qu’il remet cette proposition sur la table pour 2021.
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Contre le sentiment d’insécurité dans les bus la nuit, nous proposons des solutions concrètes et ça marche ! L’arrêt a la demande des bus de la nuit expérimenté en Seine-Saint-Denis et en Seine-et-Marne sera généralisé à la rentrée sur tout le réseau banlieue pic.twitter.com/ReAL3aswEC
— Valérie Pécresse (@vpecresse) June 30, 2019
“Un décret permettant son application a été promulgué le 19 octobre 2020. Il s’agit d’un cadre légal mais en aucun cas d’une obligation. Il vient supprimer les obstacles réglementaires à la mise en œuvre du dispositif de la descente à la demande” déroule l’ancien conseiller, rompu aux propositions précises, documentées.
“Cela doit évidemment se faire dans le respect de l’itinéraire de la ligne. Et il appartient également au conducteur de procéder à cet arrêt uniquement s’il considère que la sécurité de la descente peut être assurée.”
L’esprit du texte est de rendre cette possibilité effective sur l’ensemble du territoire. Dans la réalité, elle n’est pas mise en place sans une décision de l’autorité organisatrice des transports. À Nice par exemple, il manquerait l’accord de Lignes d’Azur pour que le système soit généralisé.
Avant de demander, fermement : “Nice au Coeur demande donc que cela soit désormais étendu (à Nice) et puisse bénéficier aux femmes seules, niçoises ou touristes, dans les meilleurs délais.”
Une proposition sociale, alors que beaucoup de femmes en situation de précarité sont contraintes d’utiliser les transports en commun tard le soir après leur travail pour rejoindre leur domicile, souvent éloigné du centre-ville.
Contactée, la direction du réseau Lignes d’Azur n’a pas donné suite.
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