Dans le centre de Nice, l'avenue Notre-Dame attend un peu son heure. Circulation, verdissement, incivilités… Quels sont ses défis, au coeur des "quartiers anciens dégradés"? Sur le terrain, les riverains sont optimistes.
Juste à côté de la plus grande artère commerçante des Alpes-Maritimes, Jean-Médecin, l'avenue Notre-Dame accueille, elle aussi, son lot de boutiques et de passants. En parallèle de Raimbaldi (lire notre reportage) et de Pertinax (idem, par ici), qui connaissent de nombreuses difficultés - regroupements bruyants, ivresse publique… - cette allée située dans un secteur dit ancien et dégradé semble un peu mieux s'en sortir.
Nous nous sommes rendus sur place, plusieurs jours et à des heures variées, pour connaître les avis des riverains et des commerçants.
"Je suis très bien ici. On a tout à proximité, notamment les écoles pour les enfants". Sophia habite le long de l'avenue. Et concernant la sécurité ? "Je sors parfois boire un verre avec des copines et je rentre tard, sans être importunée, malgré les personnes alcoolisées qui peuvent traîenr. Je n'ai eu aucun problème".
En revanche, "on manque de verdure. L'ensemble n'a pas vraiment évolué, ça reste un peu vieillot si on se compare à d'autres quartiers".
Un peu plus loin, Khedy se balade. "Je fréquente régulièrement cette rue. Je l'aime bien, elle est vivante. D'ailleurs, je constate qu'il y a du changement avec de nouveaux commerces ces derniers temps. Je passe par là à toute heure, et je suis toujours à l'aise".
Corinne est également une habituée. Et pour cause, elle travaille juste à côté. Mais pour elle, "ça se dégrade. On ne se sent plus forcément très en sécurité. Lorsque je passe tôt le matin pour aller travailler, je ne suis pas rassurée… On fait attention. Même si, comparé à Jean-Médecin, ça reste raisonnable !"
Pour d'autres en revanche, le constat est bien moins positif. Le compte X (ex-Twitter) "Notre Dame" s'en agace. "Des SDF et des toxicos traînent dans le quartier car deux médecins se sont spécialisés dans le traitement 'à la chaîne'"précise son créateur, qui a préféré rester anonyme. "Nos enfants tombent sur des boîtes de cachets dans la rue".
"Nous avons le sentiment d'être délaissés et d'avoir été trompés. L'avenue Notre-Dame devait être relqualifiée au cours du mandat de Christian Estrosi, mais il ne se passe rien. On devient le seul grand axe de Nice avec aucun arbre, un double sens de circulation et du stationnement de part et d'autre. On a besoin d'apaisement !"
Dans une interview pour Nice-Presse en 2023, le premier adjoint Anthony Borré avait indiqué disposer d'un "beau projet pour l'avenue, sur le modèle des trames vertes. Une concertation va être menée auprès des habitants. C'est un projet qui ne sera pas initié sur ce mandat en effet, mais, en tous les cas, qui est prêt".
Commerçants satisfaits ?
Pour les établissements, quel bilan ? Pour Vanessa et Sophia, de la boutique de chaussures pour enfants, Nananère, "ça va. Entre commerçants, c'est convivial. Et il y a du passage. On ne se sent pas en insécurité. On voit qu'il y a un peu plus de personnes qui 'gravitent' mais c'est minime. En plus, la police passe très régulièrement par ici". Le gros bémol reste la circulation et le stationnement. "Il n'y a pas assez de places, pour les clients ou pour nous. Et ça coûte cher".
Johan est nouveau dans le quartier. Il vient d'ouvrir O'pastacaffé. "Je suis arrivé il y a quatre mois après avoir eu de bons échos. La fréquentation est très agréable. Le passage est assez soutenu et il y a une superbe entente entre les gérants du coin". Le restaurant est ouvert jusqu'à 21h. "Le soir on n'a pas de nuisances, c'est très calme".
Clara, quant-à-elle, travaille chez le coiffeur Pascal Coste. "On croise pas mal de personnes qui se droguent le soir. On va d'ailleurs installer une caméra puisque ça devient un peu craignos à partir d'une certaine heure". Du côté de la circulation, "c'est dangereux. Il y a souvent des accidents. La dernière fois, un motard a été percuté".
En journée comme en soirée, aux alentours de 20 heures, tout nous a semblé plutôt calme. Quelques incivilités, des déchets jetés à terre… Mais clairement beaucoup moins qu'à Pertinax ou Raimbaldi. Ça, les riverains y veillent !
Mais c'est devenu la zone entre malaussena et massena. La cours des miracles. Même en journée je laisse pas ma femme y aller seule