Ce dimanche 15 octobre, Anthony Borré, premier adjoint de Christian Estrosi et vice-président de la métropole Nice-Côte d'Azur, est notre invité spécial. Deuxième partie de cet entretien, consacrée à la rénovation de la ville.
Après un premier volet consacré à la sécurité et la délinquance, Anthony Borré s'exprimera, dans un troisième, sur Airbnb et les questions de logement.
Nice-Presse : 72 % de nos lecteurs dénoncent une dégradation de l'avenue Jean-Médecin. La seule réaction de la Mairie, c'est celle de l'adjoint aux commerces, qui assure que tout va bien. Vous vous cachez les yeux ?
Anthony Borré : L'adjoint aux Commerces vous répond sur les commerces. Franck Martin a raison quand il dit que de ce point de vue, Jean-Médecin est attractive, et voit s'ouvrir de belles enseignes.
Pour autant, est-ce que la situation en matière de sécurité est bonne ? La réponse est non. Je ne me voile pas la face. Certains peuvent être oppressés par le monde qu'il y a sur l'avenue. On peut être invectivés par des toxicomanes, ou des individus alcoolisés. L'arrivée du tramway il y a quinze ans a dégradé l'espace. Instruction a été donnée à la police municipale de renforcer sa présence.
Dans l'opposition, Philippe Vardon y réclame l'ouverture d'un poste de police municipale, comme au Port, et vous vous y opposez. Pourquoi ?
Je n'y suis pas opposé par principe. Ce que je dis, c'est qu'un poste de police municipale ne règlera pas forcément tous les problèmes. Vous en avez un à Trachel, ou un commissariat aux Moulins, et les trafics perdurent.
Encore faut-il qu'ils soient réellement ouverts à la population…
La réponse, c'est notre intensification des patrouilles sur le terrain. Encore une fois, nous devons pouvoir, et ce n'est pas le cas actuellement, conduire les personnes sans abri et/alcoolisées vers des centres de soins. Le consul de Pologne sera bientôt parmi nous à Nice pour expliquer à ses ressortissants établis dans la rue, notamment à Garibaldi, qu'il existe des solutions pour eux. Plus largement, j'attends beaucoup du nouveau préfet Hugues Moutouh sur la question.
Tout près, la rue de Paris, Notre-Dame, etc sont des secteurs qui devaient être rénovés au cours de ce mandat. Ça ne sera pas fait…
Il y a un beau projet pour l'avenue Notre-Dame, sur le modèle des trames vertes. Une concertation va être menée auprès des habitants. C'est un projet qui ne sera pas initié sur ce mandat en effet, mais, en tous les cas, qui est prêt.
Tout n'aura pas été réalisé d'ici 2026, mais qui aurait pu imaginer la succession de crises que nous avons dû traverser ? Le Covid-19, la tempête Alex, la guerre en Europe et ses conséquences économiques…
Ces rénovations très attendues par les habitants sont reportées, mais pas les grands projets, comme la coulée verte ou la démolition d'Acropolis, par exemple. Pourquoi ?
Christian Estrosi a été réélu avec cette promesse phare. La parole politique se respecte. L'extension de la Promenade du Paillon est un sujet d'aménagement urbain, oui, mais il est aussi question de justice sociale. Nous allons végétaliser des quartiers qui en ont grandement besoin, qui se sont paupérisés.
On oublie souvent qu'autour du palais des expositions, nous sommes dans des quartiers dits de politique de la ville, c'est-à-dire que l'on va offrir à ces habitants qui sont dans des situations financières plus fragiles la même qualité de vie que dans le centre-ville.

Vous deviez réaménager le Vieux-Nice également. Qu'avez-vous en tête ?
Sur la vieille-ville, incluant la zone piétonne Masséna, nous ne serons pas dans le cosmétique. On parle d'un chantier d'ampleur, en termes de végétalisation, de dallage, d'installations électriques, de stationnement et de livraisons. Des études sont en cours, les travaux seront menés après 2026.