Estimant la police nationale insuffisamment présente dans ce quartier de la Plaine du Var miné par les trafics, la mairie va y déployer des agents de sécurité privés.
C'était l'annonce phare de la municipalité niçoise pour rassurer la population. Après la publication, le 2 avril, d'une vidéo sur Twitter montrant un gang de dealers armés comme des soldats patrouiller en plein jour dans la cité des Moulins, la Ville avait présenté un plan en deux axes majeurs.
De nouvelles caméras de vidéoprotection seraient installées pour identifier et faire sanctionner par la PJ les consommateurs de drogues. Mais surtout, la collectivité compte inciter les bailleurs sociaux à embaucher des vigiles privés pour patrouiller aux abords des HLM.
Nous apprenions au cours du conseil municipal du 14 avril qu'ils seraient (relativement) légèrement équipés, avec des armes de catégorie D : lacrymos, poings dits américains, matraques.
Anthony Borré, premier adjoint de Christian Estrosi mais aussi président de l'office Côte d'Azur Habitat, détaille dans le Figaro du 23 avril les contours de ce nouveau dispositif.

Le modèle serait celui du "GITeS", le groupement interquartiers de tranquillité et de sûreté, déjà effectif auprès de cinq bailleurs sociaux à Toulouse.
[ 🎯 🫵 POURQUOI PAS VOUS ? ]
— GITeS (@GITeS_Toulouse) June 22, 2022
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Si le plan était le même que dans la ville rose, "une douzaine d'hommes pourraient patrouiller entre les immeubles des Moulins. Ils se diviseraient en équipes de trois à quatre agents, de 15h jusqu'à 2h du matin, tous les jours". Ces professionnels viennent des forces de l'ordre et de l'armée, pour la plupart.
Ils seraient dotés d'un gilet pare-balles, et pourraient évoluer avec des chiens de défense. Pas d'arme à feu pour des raisons légales, mais aussi parce qu'ils seront surtout mobilisés sur la lutte contre les incivilités : jeunes qui chahutent le soir, squatteurs, guetteurs, individus alcoolisés sur la voie publique… Le narcotrafic reste du domaine de la police nationale.
Alors que la sécurité est une compétence de l'Etat, ce déploiement de vigiles privés à Nice coûtera à la Ville et à Côte d'Azur Habitat environ 2,5 millions d'euros.
Le GITeS a besoin de "quatre mois" pour se structurer chez nous, ce serait donc compromis pour être prêts cet été, comme évoqué dans un premier temps par Christian Estrosi. Mais la collectivité pourrait faire appel à une entreprise plus rapide.
Dans le même temps, la mairie appelle toujours le ministère de l'Intérieur à mobiliser plus d'effectifs à Nice-Ouest contre la haute délinquance. Sans réponse pour l'instant.