Ils veulent dénoncer l'action des narcotrafiquants, toujours plus triomphants sous leurs fenêtres. Mais les résidents de cette cité regrettent d'être assimilés à ces dealers, même pas Niçois pour beaucoup.
Insécurité par-ci, crime organisé par là… Dans ce tumulte, les Moulins n'ont jamais autant pâti d'une si mauvaise image. Saisies de drogue, gang armé dans les rues… S'estimant peu considérée par l'Etat, la municipalité a décidé d'envoyer des vigiles privés pour surveiller les HLM, et d'acheter de nouvelles caméras de surveillance.
Pour Nourredine Debbari, président de l'association Nice Moulins Solidarités 06, ce coup de projecteur est à double tranchant : "Il faut évidemment évoquer les problématiques, mais sans oublier de valoriser les initiatives citoyennes positives".
"On en parle peu, mais ce quartier est plein de forces vives, et de personnalités dynamiques !" Ce mois-ci, des fêtes pour les seniors ou pour le printemps seront organisés. Les jardins partagés "fonctionnent bien", les soirées lotos ou guinguette "attirent du monde".
Nourredine Debbari ne s'estime toujours pas assez écouté par les autorités : il y aurait des choses à dire sur les "dysfonctionnements de bailleurs sociaux", par exemple.
L'homme a grandi aux Moulins, qu'il connaît comme sa poche. Au fil des années, il a assisté "à sa dégringolade", et tente par tous les moyens, à son niveau, d'inverser la vapeur.
"Eric Ciotti nous a fait du mal"
À cause de cette mauvaise réputation "tous les habitants veulent s'enfuir, et personne ne veut venir s'y installer". Difficile de remonter la pente.
Pire encore, le fameux partage par le député de droite Éric Ciotti d'une vidéo de dealers armés : "il nous a fait beaucoup de mal".
"Il ne se rend peut-être pas compte des conséquences de son acte, puisque cela fait des années qu'il n'a pas mis un pied chez nous…"
Au-delà du problème de l'insécurité, "il manque de l'emploi, des commerces de proximité, une vraie place…"
Point positif du débat lancé ces dernières semaines, un nouvel élan pour les résidents, "qui ne veulent plus se laisser faire".