Une étude scientifique prouve que la suppression de ce péage s'impose pour des raisons de santé publique. Le maire rappelle qu'elle aurait bien davantage d'effets immédiats qu'une ZFE.
On savait que le péage de Saint-Isidore nuit gravement au portefeuille des Niçois. On ne se rend pas forcément compte qu'il est aussi extrêmement nuisible pour leur santé.
Atmosud, l'institut de référence qui travaille sur la qualité de l'air dans le Sud-Est, rendait ce vendredi 4 novembre les conclusions d'une toute nouvelle étude sur l'éventuelle suppression de cette installation gérée par Escota.
Les chiffres sont sans appel. Si le péage était supprimé, un quart des Niçois bénéficieraient d'un air meilleur. Une urgence, quand on sait que 500 d'entre eux meurent chaque année à cause de la pollution atmosphérique.
Atmosud explique que la fin de cet arrêt obligatoire à Saint-Isidore encouragerait les automobilistes à prendre l'autoroute, et donc à éviter l'hyper-centre où se concentre la pollution, retenue par la densité urbaine.
Ainsi, 80.000 habitants en verraient des effets positifs, quand 16.000 vivraient avec un air dégradé par cette solution.
"On estime que la fin du péage permettrait une baisse de la pollution au CO2 de 14%" abonde le maire, Christian Estrosi. "Soit dix fois plus que la ZFE que le gouvernement nous impose en ville, et qui mettra des années à produire ses effets".
"Cette infrastructure entraîne l'émission de 34 tonnes de CO2 par jour. Je le répéterai au gouvernement jusqu'à ce que le combat soit gagné"
La Ville espère bien se faire entendre par l'Etat, après avoir tenté, depuis une dizaine d'années, d'avancer des arguments liés au pouvoir d'achat ou à la dangerosité routière du secteur.
Sans effet, alors qu'Escota doit exploiter le péage jusqu'en 2032 et que seul le gouvernement est décisionnaire. À présent, la première ministre Elisabeth Borne a l'étude détaillée sur son bureau.
"La santé publique ne peut attendre. Celle des Niçois n'a pas de prix"
Pistes cyclables, flotte de bus décarbonnée, rénovations énergétiques tous azimuts… Dans un horizon proche, la Métropole Nice Côte d'Azur compte faire baisser de 22% les émissions de gaz à effet de serre.
Une trajectoire "crédible" d'ici à 2026 d'après les experts du sujet, les tendances actuelles étant convaincantes. Un nouveau baromètre permet d'ailleurs de suivre en temps réel les progrès de la transition écologique sur l'ensemble de notre territoire.