Le maire de Nice a accusé la préfecture de « défendre le wokisme ambiant » après l’annonce du retrait probable d’une statue de Jeanne-d’Arc, érigée en octobre dernier dans le secteur Libération-Valrose.
Non seulement le torchon brûle entre Christian Estrosi et Hugues Moutouh, mais il s’en échappe désormais une épaisse fumée noire. Les relations entretenues par maire de Nice avec le préfet des Alpes-Maritimes sont notoirement dégradées depuis l’été dernier, alors que le premier accusait le second d’incompétence face au narcotrafic, et réclamait au ministère son départ. Las, le représentant de l’Etat est resté en poste, sans se laisser faire.
C’est ainsi qu’il a pu transmettre à la justice un épais rapport de 1000 pages accusant la Métropole d’irrégularités autour des chantiers de reconstruction post-tempête Alex. Plus récemment, c’est également lui qui transmettait au Tribunal administratif un signalement portant sur la commande d’une statue de Jeanne-d’Arc à Nice-Nord, très appréciée des riverains. Sitôt la décision de première instance rendue - le TA condamne « une procédure sans mise en concurrence, donc entachée d’un vice particulièrement grave - le préfet a promis de déboulonner l’oeuvre, sans attendre le résultat de l’appel formulé par la régie publique Parcs d’Azur. De quoi agacer, en mairie.
« Je respecte la décision de justice, même si je suis révolté »
Lundi, devant un parterre de militants réunis pour ses voeux, Christian Estrosi a bien été interrogé - sans grande surprise - par la salle sur cette fameuse polémique.
« D’abord, cette sculpture est magnifique, et son prix (170.000 euros HT) pas excessif. Jeanne d’Arc est la figure qui unit monarchistes et républicains. Elle appartient à tous les Français. Le préfet nous reproche de ne pas avoir ouvert d’appel à concurrence. Tout ça pour se retrouver avec l’oeuvre la plus laide possible ?» a entamé l’édile.
« Je respecte la décision de justice, même si je suis révolté. Le préfet ne connaît rien à notre terroir, rien à notre culture. (Faisant référence à un récent article du Figaro.fr) Oui j’aime la République, bien sûr, mais je suis attaché, comme il dit, à notre Comté de Nice. Qu’il ne nous chatouille pas trop. Comme en Vendée avec Bruno Retailleau et Philippe de Villiers, on sait défendre notre héritage. En défendant le wokisme ambiant, le préfet ne représente pas la République ».



M. Estrosi s’affranchit de la règlementation et des règles de droit et, quand l’Etat le lui reproche par la voie de son préfet, se met à parler de « wokisme » ?? La République et les Lois de la République, c’est pour les autres, M. Estrosi ? Quant à « unifier les monarchistes et les républicains », ce n’est tout simplement pas le sujet de la République, qui est d’unifier les républicains autour des Lois et valeurs de la République, pas de chercher - a fortiori au mépris des lois - à envoyer avec des gros sabots des messages à l’extrême droite.