Le maire se félicite de l'arrivée de nouveaux Niçois, preuve du succès de sa politique. L'opposition pointe de la "propagande" et de "fausses informations".
Tambours et trompettes, notre ville a franchi le cap des 345.000 habitants en population totale sur 2019, d'après l'Insee. Pour Christian Estrosi, pas de doute, les 1.639 personnes qui débarquent dans la capitale azuréenne saluent "l'attractivité de Nice et le cap fixé" par son administration.
Tout autre son de cloche du côté du conseiller municipal RN Jean Moucheboeuf : "la propagation de fausses informations ne vous dérange décidément pas ! Non seulement Nice perd des habitants depuis votre élection en 2008, mais ça se confirme également depuis 2013 avec -2.362 habitants".
Auprès de Nice-Presse, Philippe Vardon, chef de file de l'opposition Rassemblement national au conseil municipal, enfonce le clou : "Ce sont en réalité des milliers et milliers de Niçois qui ont quitté la ville ! Si j’étais Christian Estrosi, plutôt que de tordre les chiffres pour coller à mon autosatisfaction, je me demanderais ce qui peut pousser autant de personnes à partir…"
Dans un récent entretien publié dans nos colonnes, le même dénonçait une "politique anti-voitures" menée par la mairie et "l'insécurité du centre-ville".
Qui dit vrai ? Nice-Presse s'est plongé dans les chiffres de l'Insee depuis 2006. Jacques Peyrat était encore maire.

3.000 habitants perdus
Au moment où Christian Estrosi prend l'écharpe, en 2008, Nice est déjà dans une dynamique baissière. Comme l'illustre ce graphique, notre ville avait perdu 2.179 habitants entre 2006 et 2008.
Entre le début et la fin de son premier mandat, soit de 2008 à 2014, le maire aura vu partir assez peu de résidents, avec un solde de -920.
Si on regarde les chiffres entre son arrivée à l'Hôtel de Ville et les dernières données accessibles, donc entre 2008 et 2019, notre cité a égaré 3.028 personnes.
Mais des résultats encourageants
Nice est cependant dans une dynamique positive sur deux ans, puisqu'elle a vu s'installer 2.549 nouveaux arrivants depuis 2017. "Le marché de l'emploi niçois redevient attractif, grâce à la politique menée par la mairie pour attirer les entreprises" analyse pour Nice-Presse Laurent Chalard, docteur en géographie à l'Université Paris-Sorbonne.
"La population totale pourrait donc continuer d'évoluer de manière positive".