L'annonce par Christian Estrosi de la mise en place d'une taxe carbone pour les véhicules embarquant sur les ferries fait des remous. L'opposition émet des critiques salées tandis que des pétitions émergent pour maintenir à flots cette ligne.
Avant l'embarquement et le débarquement dans le port de Nice, il faudra bientôt s'acquitter d'une taxe carbone de 60 euros. C'est en tout cas le projet à l'étude du côté de la mairie a annoncé Christian Estrosi le vendredi 10 septembre.
L'édile a justifié ce choix par fait qu'il n’est "plus acceptable que les Niçois aient à supporter intégralement le coût environnemental de cette pratique, en plein cœur de ville".
Sur France 3, le 16 septembre, l'adjoint à la circulation Gaël Nofri a laissé entendre que l'arrêt de cette liaison était actuellement en réflexion pour que la Ville de Nice puisse "réaménager et repenser l’espace" du port.
Un impact sur les prix des billets
Face à cette annonce, Corsica Ferries ne s'est pas encore prononcée sur l'arrêt ou le maintien de sa liaison avec Nice.
"Nous ne connaissons aucun détail sur les modalités d'application" a déclaré dans la presse Pierre Mattei, le président de Corsica Ferries. Mais la mise en place d'une telle taxe représenterait "une augmentation à deux chiffres" du prix des billets.
Avec des tarifs situés entre "20 et 25 euros par passagers et 50 à 60 euros par voitures", cette écotaxe pourrait diminuer "une demande et une offre sur les lignes les plus courtes, donc les moins chères".
Le président de la compagnie estime qu'il faudra voir "la réaction de la clientèle dont 40% est constituée de locaux".
Une escale des Ferries à Toulon ou Marseille peut être envisagée mais représenterait des coûts supplémentaires pour les voyageurs.
Des pétitions pour sauver la ligne
Face à cela, un collectif citoyen a été créé par Isabelle Viale, Tina Filippi et Jean-Pierre Fila pour tenter de préserver la ligne.
Deux Bastiaises ont également lancé une pétition qui a déjà récolté 270 signatures.
Une autre pétition, cette fois-ci publiée par l'association "Consulat de Haute-Corse", a elle aussi vu le jour. Dans le texte, l'émetteur balaie "l'argument de l'impact carbone et celui de la volonté, pour Nice, de tourner le dos au tourisme de masse" mis en avant par Christian Estrosi.
Pour le moment, 563 signatures ont été enregistrées pour aider à maintenir la ligne maritime.
L'opposition sur le pont
En plus de la compagnie et des habitants, l'édile fait face à une vive opposition. Alors que le socialiste Patrick Allemand "réclame une étude d'impact", le RN se montre plus virulent.
Les conseillers Rassemblement national parlent d'un "abandon programmé des liaisons maritimes entre Nice et la Corse sous couvert d’écologie punitive".
Face aux critiques, le maire de Nice a expliqué dans nos colonnes que "Cette taxe s'inscrit dans une cohérence, c'est un tout petit élément dans notre politique globale" avant d'interroger "doit-on faire financer cette transition par le contribuable, ou plutôt par les usagers des ferries ?"
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