35ème "city" la plus peuplée d'Europe, Nice se distingue par son attractivité touristique. Revers de la médaille, la tension immobilière y est particulièrement élevée. Le niveau d'emploi, lui, reste timide.
Nice et les dix autres autres communes qui composent sa "city" (voir encadré) affichent un bilan touristique radieux.
Une "city", c'est quoi ?
Cette notion correspond à la principale zone urbaine densément peuplée d’une métropole. Elle permet de les comparer notamment à l'échelle européenne, avec les villes de taille équivalente.
La nôtre comprend 11 communes : Nice, Cannes, Antibes, Villeneuve-Loubet, Villefranche-sur-Mer, Vallauris, La Trinité, Saint-Laurent-du-Var, Saint-André-de-la-Roche, Le Cannet et Cagnes-sur-Mer. En tout, elle regroupait 672.780 habitants en 2018.
En 2019, "9.5 millions de nuitées ont été réservées dans les établissements agréés" du territoire, indique l'INSEE dans un rapport publié le 3 février dernier.
"Un ratio de 14 nuitées par habitants et par an, presque trois fois plus que pour les 'cities' européennes de taille comparable" note l'institut.
Dans le même temps, les hébergements mis à disposition sur les plateformes du type Airbnb, eux, ont affiché 5.4 millions de nuitées occupées. Des chiffres qui placent le groupe azuréen à la deuxième place du palmarès, juste après celui de Lisbonne.
Une pression sur le foncier
Tout cela n'est pas sans conséquence sur le marché immobilier local. La Côte d'Azur est une destination parmi les plus chères de France.
En effet, le nombre de résidences secondaires augmente. Elles représentent plus d’un logement sur cinq en 2018. Une situation qui restreint le nombre de biens disponibles sur un marché où la demande ne cesse d'augmenter.
Les prix permettent d'acquérir une surface moyenne de 28 m² par personne contre 38 m² dans des "cities" équivalentes comme Toulouse, Dublin ou Lisbonne.
"En conséquence, 13 % des logements (hors studios) sont en situation de suroccupation" précise l'INSEE.
Selon le rapport, le prix médian au m² des appartements s’élève à 3.670 euros/m² pour Nice, nettement supérieur à Bordeaux (+25%) et Toulouse (+44%).
Une population vieillissante
Démographiquement, la "city" de Nice accuse un vieillissement prononcé. Concrètement, "25% des habitants y sont âgés de 65 ans ou plus, tandis que ces derniers représentent 18% de la population dans les espaces comparables en 2018."
Notre territoire est donc deuxième sur ce critère, derrière Lisbonne.
Une part qui a augmenté de 2 points entre 2010 et 2018 contre seulement 0.7 point pour les territoires comparables.
Malgré tout il ne faut pas voir Nice comme une ville exclusivement destinée aux seniors puisque la part des moins de 20 ans y est de 20.6% contre 19.6% pour les espaces comparables.
Un marché de l'emploi à booster
Sur la période 2013-2018, l'emploi a reculé de 1% chaque année, quand les autres villes se targuent d'une augmentation moyenne de 1.4% par an.
L'étude souligne, chez nous, une "orientation touristique dans la répartition sectorielle de l’emploi marchand : quatre emplois sur dix sont dans le commerce, les transports et l’hébergement-restauration, contre trois sur dix dans les "cities" comparables."
"Ce qui fait du mal à (notre) attractivité, c’est le manque de diversité dans les secteurs" analyse pour Nice-Presse Laurent Chalard, docteur en géographie à l’Université Paris-Sorbonne. "Il y a une hyper-spécialisation sur deux domaines : le tourisme et la haute technologie. Mais cette dernière n’a plus le dynamisme des années 1980."