L'opposition demande plus d'effectifs policiers dans les rues et moins de budget alloué à la vidéoprotection. La Ville estime que sa politique en matière de sécurité "fait ses preuves tous les jours"
Les écolos veulent jeter un oeil sur les caméras. À l'occasion d'une conférence de presse organisée le 8 janvier, les élus de l'opposition verte au conseil municipal ont fait part de leurs doutes quant à l'efficacité de l'arsenal sécuritaire déployé depuis des années par la Ville de Nice.
Dans le viseur ? Les caméras de "vidéoprotection" ou "vidéosurveillance", selon votre point de vue. Elles représentent "un coût exorbitant et une efficacité très relative" pointe Juliette Chesnel-Le Roux.
"Ce que nous savons, c'est que ce système représente plusieurs millions d'euros. Nous voulons en connaître le coût exact" a-t-elle développé, réclamant un "audit clair, sur le personnel mobilisé, le coût de l'entretien et des réparations…"
D'après les écolos, ces nombreuses caméras — Nice en compte 3.370 dans l'espace public — n'auraient "pas de vrai effet dissuasif" et se contenteraient de "déplacer les problèmes ailleurs". De plus, dans les enquêtes de police, elles ne "permettraient d'identifier les auteurs que dans 1 à 3% des cas" reprenant une étude citée également par Le Monde.
En conséquence de quoi, les élus EELV, sur une positon proche du RN Philippe Vardon, préféreraient une "police de proximité, davantage présente sur le terrain", formée "à la lutte contre les discriminations, à l'égalité homme-femme pour pacifier les relations avec les citoyens".
"(Ces caméras) ne suffisent pas, à l’évidence" pointait ainsi, sur la même ligne, l'élu frontiste dans nos colonnes cette semaine. "On a beaucoup de policiers municipaux, mais ils doivent être dans la rue, pas derrière des écrans de vidéosurveillance. Il faut du bleu dans les rues, c’est cela qui dissuade les délinquants".
Estrosi répond
Interrogé par Nice-Presse sur les critiques de l'opposition le 12 janvier, le maire de Nice a mis en avant les sondages selon lesquels Nice serait la ville inspirant le plus de confiance aux Français sur les sujets liés à la sécurité.
"J’ai entendu les ricanements sur nos caméras, nos policiers municipaux, nos bornes d’appel d’urgence, a-t-il répondu. Ces outils ont permis qu’un carnage plus grand encore ne soit pas commis à Notre-Dame (lors de l'attentat islamiste du 29 octobre 2020, ndlr). Et les images de nos caméras aident les juges à résoudre des centaines d’affaires chaque année".
Pas de changement de doctrine à l'horizon, donc.
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