De Barcelone à Londres en passant par Amsterdam, de nombreuses grandes villes d'Europe ont grandement réduit les marges de manœuvre des loueurs sur les plateformes de réservation entre particuliers. L'objectif ? Réguler, enfin, le marché immobilier.
Pour partir cet été en vacances, vous avez peut-être vous-même choisi de trouver une maison ou un appartement sur Airbnb, Abritel ou Booking. Des centaines de milliers de plaisanciers ont également fait ce choix. Un aspect pratique qui a de nombreux avantages, mais aussi des répercussions sur les municipalités.
Depuis plusieurs années, la prolifération de ces biens saisonniers à louer a déréglé le marché immobilier traditionnel de la longue durée, surtout dans les aires urbaines très fréquentées. Un parc locatif drastiquement réduit, des loyers tirés vers le haut… Les villes ont donc décidé d'agir.
Barcelone veut interdire les locations d'ici cinq ans
Plusieurs cités européennes ont ainsi opté pour un serrage de vis à propos de ces plateformes de location entre particuliers. Barcelone, par exemple, a, par l'intermédiaire de son maire, annoncé qu'elle allait interdire purement et simplement les résidences touristiques à l'horizon 2029. Cela concerne plus de 10.000 habitations. Plus précisément, ces dernières ne recevront plus d'ici fin 2028 leurs licences les autorisant à figurer sur ces sites.
À Amsterdam, aux Pays-Bas, il n'est pas possible de louer sur Airbnb plus de 30 jours chaque année. Ajoutons à cela que, hormis les familles avec enfants, vous ne pouvez pas être plus de quatre dans une demeure.
Le schéma est plus ou moins similaire dans le Grand Londres, même si la durée s'étend à 90 jours et qu'il n'existe pas de norme pour le nombre de personnes. C'est en revanche totalement libre en ce qui concerne les chambres chez l'habitant.
Ces limitations des nuitées touchent aussi Vienne (Autriche), qui donne une latitude de 90 jours par an. Du côté de Munich et Stuttgart, en Allemagne, les bailleurs sont limités à 60 et 70 jours. À Berlin, il y a eu machine arrière. En 2016, la capitale allemande a interdit de mettre son bien à louer. Moyennant l'obtention d'un permis, les Berlinois ont désormais l'autorisation de se réinscrire.
L'Italie vers un plan national ?
En Italie, de telles restrictions ne sont pas encore en activité. Bien que le pays soit vigilant en matière de lutte contre le surtourisme, nous n'en sommes pour l'instant qu'au stade du projet de loi, qui a été proposé l'année dernière. Deux décrets principaux sont à retenir. Tout d'abord, la mise en place d'une exigence de séjour minimum de deux nuits dans 14 localités telles que Milan, Naples, Palerme, Bari, Bologne, Cagliari, Florence, Gênes ou encore Rome, Turin et Venise. Globalement, les endroits les plus touristiques sont concernés.
L'autre consiste en la création d'un code d'identification national. Aujourd'hui, celui-ci est régional pour les hébergements de courte durée. Il faut préciser que présentement, la réglementation de ce marché repose sur des directives locales.
Nice bouge aussi
Où en est la situation à Nice ? Là aussi, un projet de loi au niveau national était en cours de consultation, avant que les élections législatives ne viennent arrêter le processus. En revanche, le 15 juillet, les élus niçois ont validé l'entrée en application d'une nouvelle mesure. À présent, les autorisations temporaires sont ramenées à seulement une année, au lieu de six actuellement, ce qui doit permettre de stopper plus rapidement d'éventuelles nuisances. Une demande de reconduction doit ainsi être envoyée à la mairie, où elle sera consultée.
Rappelons que sur la Baie des Anges, les annonces de meublés connaissent une forte expansion depuis 2020. Celles-ci représentent 6% du total des logements de la commune, contre 3% à Marseille ou à Paris. De quoi impacter très fortement le marché.
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