La fondation Abbé Pierre a publié le 2 février son rapport sur le mal-logement en 2021. Le Sud de la France est toujours un territoire en grande difficulté. Mais des solutions existent.
En France, 4.1 millions de personnes souffrent de mal-logement. Parmi elles, 300.000 individus sont sans-abri, comme le rapporte la dernière enquête de la fondation Abbé Pierre.
Entre la flambée des loyers et la baisse de nouveaux logements sociaux construits, le rapport alerte, et dresse un bilan peu reluisant, notamment sur notre territoire.
1. Quelle est la situation à Nice ?
En apparence huppée, la capitale azuréenne figure parmi les villes les plus pauvres de France, avec un mal-logement prononcé.
La FAP souligne principalement le non-respect de la loi SRU (Solidarité et renouvellement urbain) qui impose 25% de logements sociaux sur l'ensemble du territoire.
Seuls 13% de HLM sont disponibles dans notre ville. Une "pénurie de logements" à laquelle la municipalité assure tenter de remédier.
Dans une interview accordée à Nice-Presse le 20 novembre 2021, Anthony Borré, premier adjoint au maire et délégué au logement, a mis en lumière les objectifs du plan local de l’habitat (PLH).
"Nous nous rapprochons de (notre) ambition, avec 70% de taux de réalisation de notre PLH qui comprend 1.723 nouveaux logements par an. […] Sur 'l’année Covid', nous étions à 50%» a‑t-il rapporté.
Des objectifs fixés par la préfecture des Alpes-Maritimes et réalisés petit à petit. Près de 1.200 logements ont donc vu le jour en 2021 contre 861 en 2020.
Autre raison pour expliquer ce retard, la "lutte contre la densification".
Autrement dit, l'intérêt n'est pas de "construire plus", dit-il, mais de "construire mieux" en limitant les grosses barres d'immeubles, préférant des bâtiments "à taille humaine".
2. Et dans les Alpes-Maritimes ?
À l'échelle départementale, la situation n'est pas plus encourageante. Seules 13 communes sur 194 respectent la loi SRU.
Une douche froide quand on sait que la Côte d'Azur compte quelques unes des villes les plus chères du pays.
Le prix explosif des biens immobiliers - entre 5.000 et 6.000 euros le mètre carré en moyenne -, couplé à des salaires moyens, place certains locataires "en situation d’impayés de loyers ou de charges". À terme, c'est l'expulsion.
Comme pour Nice, les constructions de logements sociaux sont au ralenti. Ces derniers ne représentent que 9% du parc immobilier départemental. La moyenne nationale se situe à 15%.
3. Mais alors que faire concrètement ?
Pour tenter de résoudre cette question du mal-logement, des alternatives sont mises sur la table.
La remise sur le marché des quelques 18.300 logements vacants (dont 300 dans le parc public) recensés dans les Alpes-Maritimes serait un premier pas vers une augmentation des biens disponibles.
En 2020, un plan de mobilisation a été lancé par le ministère du Logement afin d'inciter les propriétaires à remettre leurs maisons ou appartements inoccupés sur le marché. À la clé, des aides pour les travaux de rénovation.
La réhabilitation d'édifices abandonnés permet également d'offrir de nouveaux HLM sans nécessairement construire des bâtiments supplémentaires. À Cannes, l'hôtel Mignon est un exemple de cette stratégie du "renouvellement urbain".
La Ville de Nice, elle, mise sur la restriction des locations touristiques pour favoriser les locations sur des périodes plus longues. Un nouveau dispositif plus sévère a été annoncé. Nous vous détaillions les modalités dans cet article.
Enfin, comme dans plusieurs autres communes, à l'instar de Lyon, un encadrement des loyers pourrait être bénéfique pour les plus précaires, comme pour les classes moyennes.