Elle avait une mission : battre Marine Brenier (Horizons) dans la cinquième circonscription. Christelle d'Intorni (Les Républicains) a réussi son pari avec brio. À 37 ans, la voilà désormais lancée dans le grand bain, prête à relever le plus grand défi de sa jeune carrière politique.
Elle n'a pas réussi à contenir ses larmes. Touchée par le discours d'Éric Ciotti, qui a remercié ses parents, puis ses grands-parents, Christelle d'Intorni a laissé transparaître l'émotion, ce dimanche soir, sur l'estrade installée devant la permanence LR du Port de Nice.
Le signe d'une pression incessante qui a pesé sur ses épaules tout au long d'une campagne jugée par son camp comme "violente" et "indigne".
Opposée à l'ex-LR Marine Brenier, accusée de "trahison" par ses anciens alliés, Christelle d'Intorni a vécu une première course agitée, marquée notamment par une guerre ouverte avec Christian Estrosi, qui s'est achevée quelques heures avant le deuxième tour par un acte de vandalisme sur sa voiture…
Elle aura toutefois réussi à tourner la situation à son avantage en battant sèchement la député sortante avec 57,54% des suffrages.
Attachée aux villages et à la droite
Le résultat d'une confiance accordée par ses électeurs, dans le territoire historique du camp Estrosi. Une circonscription "des villages", si chère à celle qui a été élue en 2014 à seulement 29 ans maire de Rimplas, charmante petite bourgade nichée en plein coeur du Parc National du Mercantour.
Fière d'être "de droite", cette avocate de profession et mère de famille a rejoint Les Républicains en 2015, d'abord dans le sillage de Christian Estrosi aux régionales. Elle l'a quitté, mais est restée fidèle à son parti.
Sa réputation, Christelle d'Intorni n'a cessé de l'affirmer au fil des années en se montrant ferme et offensive, malgré un sourire solaire qui ne quitte que rarement son visage.
D'où ce surnom, "Demolition girl", qu'elle n'a cessé de mettre en évidence dans son opposition permanente à Christian Estrosi. Vice-présidente de la Métropole Nice Côte d'Azur, la nouvelle députée LR a, pendant la campagne, invité le maire de Nice à présenter sa démission pour avoir "trahi ses électeurs".
Vue comme trop proche de "l'extrême droite" par certains, Christelle d'Intorni a récemment porté plainte pour "diffamation" contre l'édile niçois. Avec ce premier mandat de députée en poche, Christelle d'Intorni devrait faire encore un peu plus parler d'elle dans les années à venir, avec un véritable ancrage. De quoi tourmenter quelque peu son ancien mentor.