La capitale azuréenne a dû encaisser une sévère baisse du nombre de policiers nationaux ces derniers mois, alors que les points chauds de la ville (les Moulins, les Liserons…) sont de moins en moins maîtrisés. Des brigades de CRS sont réclamées par la municipalité.
INSÉCURITÉ — "Je ne viens pas à Nice annoncer des effectifs supplémentaires". Le nouveau ministre de l'Intérieur a déçu ses hommes avant même de débarquer à Nice ce lundi 13 juillet.
Dans une interview accordée à nos confrères de Nice-Matin la veille, Gérald Darmanin, tout fraîchement nommé à Beauvau, a assuré qu'il ne comptait pas annoncer le déploiement de nouveaux effectifs, ni donner des compétences élargies à la police municipale, actant une forme de désengagement des forces de l'ordre dans une ville pourtant confrontée à de nombreux désordres depuis la fin du confinement.
Plusieurs fusillades ont ainsi éclaté aux Liserons et aux Moulins, deux quartiers connus pour leurs relations avec le trafic de drogues national et international.
Des zones habituellement plus paisibles, comme le Port Lympia ou les Ponchettes (aux abords de la Prom') sont également victimes de violences, de dégradations et de cambriolages depuis quelques semaines.
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Pour ces quartiers, la Ville a réclamé l'envoi de brigades de CRS au regard de l'ampleur de la situation. Ce sont des bandes de plusieurs dizaines de personnes par nuit qui sèment le désordre dans certains quartiers, où ils sont parfois équipés d'armes de guerre.
À l'occasion de sa première visite ce lundi à Nice, le syndicat Unité-SGP FO police 06 a interpellé le ministre de l'Intérieur sur la nécessité d'y renforcer les effectifs policiers.
"Notre département vient de perdre encore une dizaine de fonctionnaires (…), portant la perte depuis 2018 à 90 effectifs", lui a ainsi écrit un délégué syndical dans un courrier cette semaine.
D'après le syndicat, "l'ensemble des services de police" souffre d'une très mauvaise organisation : "Je déshabille Paul pour habiller Jacques".
Unité-SGP a demandé une prime de fidélisation et le reclassement en "secteur difficile" du 06. "Il devient urgent de reclasser les Alpes-Maritimes en secteur difficile" afin d'y obtenir des renforts policiers.