❝ Barbara Prot est conseillère municipale de Nice, chargée de la Prévention et de l'Éducation à la santé auprès de Christian Estrosi. Présidente de SOS Cancer du sein, elle est notre invitée du dimanche à l'occasion d'Octobre Rose.
Quelle est votre mission principale, avec cette délégation ?
Mon objectif est d'informer et d'éduquer les Niçois pour qu'ils prennent soin de leur santé, des petits jusqu'aux seniors, et de tous les milieux sociaux. Nous agissons pour une réelle prise de conscience : nos mauvaises habitudes nous font courir des risques.
L'idée est qu'ils deviennent acteurs de la santé, puisqu'ils peuvent eux-mêmes agir simplement pour vivre mieux.
Sur l'alcool, un sujet parmi d'autres, nous savons que notre consommation actuelle est dangereuse : les choses s'améliorent grâce aux campagnes de prévention qui sont menées, mais ce n'est toujours pas suffisant. Les habitudes n'ont pas encore changé.
Comment faire ?
C'est difficile. Nous menons des campagnes d'information, et travaillons avec les acteurs locaux : hospitaliers, associatifs… Des actions sont également menées, comme l'organisation d'ateliers, de cuisine pour bien manger par exemple.
Vous voulez donc remettre les Niçois au sport…
Il faut que les gens comprennent que le sport permet d'agir en prévention, pour concrètement se protéger. Ceux qui sont en mauvaise santé peuvent ralentir voire même stopper leur maladie.
"Beaucoup de Niçois ne font aucun sport, alors que ça leur permettrait de mieux vivre"
Certains jeunes sont atteints par le surpoids parce qu'ils ne bougent pas. Souvent, les sports collectifs sont axés sur la compétition, et non pas sur le "sport loisir". Des enfants décrochent donc parfois, et ne pratiquent plus rien. Certaines mentalités doivent changer. Je milite par exemple pour qu'il y ait un moment d'activité physique quotidien dans les écoles.
Il faut noter que les confinements ont aussi cassé une dynamique entre le sport et les jeunes.
À ce propos >> Reportage : à Nice, des jeunes se mobilisent contre la "sédentarité étudiante"
Ce sujet concerne aussi les adultes, pour leur santé mais également pour lutter contre l'isolement social.
Avec quels outils ?
Avec notre programme Nice Acti'Santé, nous disons à tous les habitants, peu importe l'âge ou le quartier : venez nous voir, on vous fera gratuitement un bilan de forme, et ensuite nous vous orienterons, près de chez vous, vers un club sportif qui vous correspondra.

Chacun peut s'inscrire, par téléphone (06.13.05.35.73) ou par mail (sportsante@ville-nice.fr). Nous avons cinq sites, partout en ville, pour accueillir ceux qui sont intéressés.
Ensuite, on ne les abandonne pas : on les appelle pour les motiver et voir leur évolution, et pour être sûr que ce qui a été proposé leur convient.
Très tôt, nous avons également accompagné avec un nouveau dispositif les personnes atteintes de Covid long, qui avaient peur d'avoir des séquelles à vie.
Résultats très, très porteurs de la première session : une augmentation de leur endurance de 13%, et une diminution de l'hyperventilation de 20% pour les 25 participants, avec une moyenne d'âge de 54 ans.
Autre priorité : la lutte contre le diabète. Qu'avez-vous prévu ?
La santé ne fait pas partie de nos prérogatives, mais nous avons l'envie d'informer sur ce sujet. 5.2% des Niçois sont atteints par le diabète. Sur le type 2, il peut être combattu avec de bonnes habitudes de vie : mieux manger, bouger…
Une grande journée de dépistage et de sensibilisation, avec des associations, est organisée le samedi 13 novembre, place Masséna, avant une semaine dédiée, du 15 au 19.

Enfin, et c'est l'un de vos grands sujets : Octobre rose. Comment ça se passe, cette année ?
On aura les chiffres de cette année dans un petit moment, mais on a vu l'an passé, quand le nombre de dépistages a baissé en France de 25% entre 2019 et 2020, qu'il a augmenté à Nice.
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La peur n'évite pas le danger : beaucoup de femmes font encore les autruches face à cela. Le dépistage, ça n'attend pas.
Notre objectif, c'est de rappeler à toutes que le cancer du sein n'arrive pas qu'aux autres. Une sur huit est concernée : 58.000 nouveaux cas par an, 12.500 décès. C'est énorme. Les risques sont importants autour de 50 ans, même si les patientes sont de plus en plus jeunes.
Raison de plus pour être vigilantes : il faut donc apprendre à connaître ses seins, à pratiquer l'auto-palpation, à échanger avec son gynécologue, à aller faire une mammographie…
40% des cancers sont évitables. En marchant trois fois par semaine pendant 45 minutes, on diminue le risque d'avoir un cancer du sein de plus de 20%. Nous nous battons pour que cela se sache.
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