C'est un très gros dossier dans la Région Sud. Une ligne à grande vitesse (LGV) devrait enfin voir le jour entre Nice et Marseille. Une bonne nouvelle pour les usagers du train, mais des opposants sont vent debout contre le projet.
Les voyageurs le savent, le TGV qui circule actuellement entre Nice et Marseille n'en est pas vraiment un. Il en a la forme, mais il est loin de rouler aussi vite. L'état du réseau en est principalement la cause, avec des voies inadaptées.
Comme nous vous l'expliquions en septembre dernier, il faut actuellement 2 h 30 pour parcourir les 160 km de rails entre Nice et Marseille contre 2 h 10 pour les 278 km entre la capitale sudiste et Lyon.
La solution ? Créer une ligne dédiée pour permette au TGV de faire honneur à son nom, mais aussi de désengorger le réseau entre Marseille et Vintimille, ligne la plus chargée de l'Hexagone selon la SNCF.
La promesse, c'est un train disponible toutes les 15 minutes entre les deux villes du Sud-Est, mais aussi de limiter les désagréments. Notre région souffre du taux de retard le plus élevé du pays.
En plus des nouvelles voies, la gare Marseille Saint-Charles va être réaménagée et une nouvelle gare TGV verra le jour à Nice.
Environnement et nuisances
Mais ce vaste chantier estimé à 3.5 milliards d'euros ne fait pas que des heureux. L'association "Stop LGV Sainte-Baume" alerte sur "la pollution de ce chantier", notamment "avec le tunnel de Marseille".
Selon le collectif, 1.8 million de mètres cubes de déblais vont être extraits du sol. Une opération qui va engendrer "860.000 tonnes d'équivalent CO2" d'après l'organisme qui se serait appuyé sur l'outil Tuvalu développé par la SNCF.
La saturation du réseau est également mise en doute : "Le transport ferroviaire s'ouvre à la concurrence. La région va doubler le nombre de trains avec des rames neuves entre Marseille, Toulon et Nice, preuve que la ligne n'est pas saturée. Il est donc inutile de créer une ligne nouvelle."
Des "nuisances sonores" et "les risques d'inondation" sont d'autres points évoqués par l'association.
Pour rectifier le tir, les opposants au projet demandent des études indépendantes en plus de celles réalisées par la SNCF. En parallèle une pétition en ligne (assez peu suivie) a été lancée pour recenser les avis avant la fin de l'enquête publique prévue le 28 février.
Un recours pourrait être déposé auprès du Conseil d'Etat.