- 1/3. « Le dépassement politique fera gagner la France »
- 3/3. « Faire de Nice la référence de l’innovation culturelle »
QUESTIONS D'ACTUALITÉ. En marge d'un grand entretien concernant l'élection présidentielle et notre candidature pour devenir capitale européenne de la culture 2028, le maire de Nice Christian Estrosi a répondu à quelques questions d'actualité. L'occasion de contrer de récentes attaques.
Serez-vous candidat à votre réélection pour les municipales de 2026 ?
Je me demande pourquoi vous me demandez ça. Il y a pour moi des évidences qui ne méritent pas de question.
Je ne peux pas dire que je veux conduire Nice en 2030 à -55% d'émissions de CO2, en 2028 avoir conduit le tramway jusqu'à Drap et Cagnes-sur-Mer et organiser l'année de la capitale européenne de la culture sans vous dire que naturellement, si les Niçois me font confiance, je mettrais mon énergie à tout réaliser avec eux.
Ça coule de source ! (sourire) C'est aussi pour cela que je ne céderai à aucune sirène qui pourrait m'appeler ailleurs (il n'acceptera pas de ministère, a-t-il assuré dans nos colonnes, ndlr).
Emmanuel Macron a récemment évoqué l'idée d'une fusion entre le Département et la Métropole sur le territoire délimité par Nice Côte d'Azur. Des élus de l'Ouest montent au créneau. Comprenez-vous leurs doutes ?
(Lire les communiqués enflammés du député LR Ciotti, qui parle « marchandage » et « trahison », ou celui du président du CD06 Ginésy, qui fusille l’idée présidentielle)
Je trouve que ce sont de bons maires, qui font de belles choses chez eux, qui ont choisi leur propre organisation (Cap Azur, ndlr). À l'Assemblée des maires, ils défendent la liberté pour chacun. Ils ont toujours eu mon soutien. Ministre, ils m'ont souvent sollicité. Président de la Région, j'ai veillé à ce qu'ils soient accompagnés sur chacun de leurs dossiers. En juin 2021, j'ai pu accueillir leurs adjoints sur ma liste aux régionales, avec Renaud Muselier.
Même madame Pécresse, leur candidate, veut défendre le droit à la différenciation. Une reprise stricte et exacte du président Macron. C'est une conviction partagée.
Donc je fais part de mon incompréhension face à l'attitude qu'ils ont au niveau de ma liberté, sur notre territoire. Je ne fais pas d'ingérence chez eux, moi.
Je vois David Lisnard, président de l'association des maires de France (AMF), faire voter une motion à Cannes contre les propositions d'un candidat par une assemblée constitutionnelle. Est-ce que moi je vais faire voter par la Métropole contre les propositions de Jean-Luc Mélenchon ?
Je ne le ferai pas, mais si je déposais un recours contre la motion de David Lisnard, je gagnerais haut la main devant le Tribunal administratif !
Je banalise tout ça. Le débat sera ouvert…
Charles-Ange Ginésy estime que la Métropole est "bunkerisée", qu'elle n'avance que "dans son couloir". Serions-nous, à Nice Côte d'Azur, plus efficace sans le Département ?
Ah oui et quand ils me sollicitent pour traiter leurs déchets, je ne le fais pas ?
Quand ils ont besoin d'eau potable, on ne leur en donne pas ?
Et dans l'Agence de l'attractivité, ils n'y sont pas ?
Je leur dirais qu'ils devraient être prudents, ne pas agresser leurs concitoyens. Les Cannois, les Antibois et les Grassois sont très attachés à Nice. Ils me le disent, et saluent les politiques conduites ici. Ils sont choqués par l'attitude de leurs maires.
Sur 17.600 agents que j'ai ici, 2.600 vivent dans ces trois villes. 9,5% des employés dans le privé. Ils sont fiers de travailler sur nos projets.
Quand je reçois des communiqués qui s'en prennent à moi concernant l'aéroport, il n'y en a pas un seul, de ces élus, pour me soutenir. Mais que serait le festival de Cannes sans l'aéroport de Nice ?
Les maires d'Antibes, Cannes et Grasse n'ont alors aucune solidarité avec nous. C'est pourtant l'économie (des Alpes-Maritimes, ndlr) que nous défendons. C'est très, très injuste.
Dire des choses désagréables pour faire de la politique est à l'opposé du dépassement nécessaire. On ne mélange pas la politique et la gestion d'une collectivité. Il faut qu'ils soient prudents.
Ce n'est pas bien de vouloir diviser et fracturer. Moi je vous le dis, je suis triste que le président du Conseil départemental ne vienne jamais à Nice. S'il a choisi de n'être que le président de l'Ouest c'est son affaire !
Mais de temps en temps, il devrait s'intéresser un peu à la deuxième capitale régionale.
Je leur dis maintenant d'abandonner cette posture politicienne, et de plutôt adopter celle de la solidarité.