En permanence depuis quinze ans, une poignée d'agents municipaux sont appelés à intervenir pour lutter contre les incivilités aux quatre coins de la ville. Un job de Titan, pour répondre à l'une des préoccupations majeures des Niçois. Et un sacré engagement personnel.
25 employés, des interventions de jour comme de nuit, toute l'année… Nice dispose d'un commando bien spécial : la FRAP, la Force Rapide Action Propreté.
On raconte que l'idée est partie d'une après-midi de 2007. Un an avant l'élection qui le portera à la mairie, Christian Estrosi regrette une nouvelle fois la saleté des rues du centre-ville, tout près de la Place Masséna. Il en est sûr, ce dont aurait besoin la cité des Anges, c'est d'un "GIGN du nettoyage".

L'unité a aujourd'hui presque quinze ans. Tous ses membres sont des volontaires, tant le rythme imposé est éreintant. Qu'il pleuve, qu'il vente ou qu'il neige, ils sont sur le terrain.
Et ils doivent être prêts à tout. Le principe de la FRAP, c'est de pouvoir intervenir en moins de deux heures sur la moindre salissure — en complément du travail des 1.100 agents affectés aux directions de la propreté et de la collecte.
Elle débarque pour de grandes opérations, comme en cas d'incendies, d'accidents de la route ou d'un démantèlement de squat.
La "Force" a même été mobilisée après la tempête Alex dans les Alpes-Maritimes à l'automne 2020, et dans les jours qui ont suivi l'attentat de la Promenade des Anglais, en 2016.

Même quand il s'agit d'interventions plus quotidiennes, après avoir reçu un appel d'un Niçois ou un signalement via Allô Mairie, il y a des surprises.
"Certains vident leurs caves sur les trottoirs ou au milieu d'une rue" nous raconte Vincent, qui travaille ici depuis 2008.
"On va donc retrouver des sacs-poubelle abandonnés, des chaises, des cadres… ou carrément de vieux frigos".
Lundi 7 novembre, au cours d'un morceau d'après-midi pendant lequel Nice-Presse a pu les suivre, les agents ont été appelés sur des opérations variées : des cartons jetés sur la chaussée à Pasteur, des déchets laissés boulevard Gambetta ou le reste d'un campement de sans-abri à l'Est.
L'équipe de trois professionnels arrive en un quart d'heure sur place, et a tout nettoyé… en six minutes, montre en main !
Chaque jour, la FRAP reçoit jusqu'à vingt-cinq appels. C'est dix fois moins que dans ses premières semaines, en 2008. "Ça montre bien que la situation s'est largement améliorée" souligne Vincent. En juin dernier, notre cité était reconnue comme la grande commune la plus propre de France.
"La FRAP, c'est l'exemple même du service public"

"Ces gars-là, c'est l'élite" estime Pierre-Paul Léonelli, indéboulonnable adjoint au maire chargé de la propreté. "Ils savent tout faire, et ne s'arrêtent jamais. Tout autant que la police municipale, ils font la fierté de Nice, la vitrine du service public".
"Les autres communes viennent jeter un oeil à ce qui est fait ici pour le copier ailleurs".

Après un été éprouvant — conséquence du retour des touristes par millions — les prochains grands défis de la Force rapide se profilent déjà.
Le soir de Noël, et peut-être davantage encore celui du Nouvel an, il va falloir s'occuper des poubelles et voitures brûlées. Même à trois heures du matin, les agents de la FRAP s'activeront sous nos fenêtres.
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Un numéro gratuit pour signaler toute souillure de notre environnement : 0800.06.06.40
