Achat, location, résidences neuves, anciennes. La Chambre de commerce et d'industrie de Nice a dressé un bilan du marché immobilier local. "Le parcours résidentiel semble bloqué" dans notre département.
Les derniers rapports au sujet du marché immobilier azuréen nous renvoyaient l'image d'un secteur cher et particulièrement bouché. C'est globalement le même constat qui a été dressé ce mardi 21 mai par la Chambre de commerce et d'industrie de Nice (CCI).
Dans son document portant sur le premier trimestre 2024, la CCI a analysé les chiffres des biens neufs et existants, aussi bien à l'achat qu'à la location. Et le bilan ne pousse pas à l'optimisme, comme le regrette Cyril Messika, le président de l'Observatoire immobilier habitat, qui en appelle à un "sursaut de l’État".
Les ventes dans l'ancien ont chuté de 26%
Pourquoi ce cri du cœur ? Tout simplement car les difficultés pour se loger sont très nombreuses. Si l'on s'intéresse tout d'abord à l'ancien, on remarque que les ventes ont chuté de 26% entre mars 2023 et mars 2024. Cette situation est notamment due "à la hausse des taux, à l'attentisme des potentiels acheteurs, ainsi qu'aux prix élevés".
En effet, les montants au mètre carré sont passés de 4.470 euros au 1er trimestre 2022 (pour les appartements) à 4.917 euros à la même époque en 2024. Soit une augmentation de 10% en deux ans. Petite consolation et motif d'espoir, les tarifs baissent très légèrement depuis un an (-0,5%).
Autre aspect positif, l'institution souligne le dynamisme de la filière concernant les résidences secondaires, les retraités, ainsi que de la clientèle internationale et celle disposant d'un important apport personnel, donc les ménages les plus aisés. Mais la partie touchant les actifs est elle toujours à la peine.
Le neuf, un secteur en souffrance
Le neuf n'est pas franchement en meilleure posture, surtout en raison d'une offre en déclin. Depuis le deuxième trimestre 2023 et jusqu'à mars 2024, le nombre d'habitations proposées a diminué de 24%. Mécaniquement, cela a entraîné une décrue des cessions de 23% sur cette même période. Voilà qui vient illustrer les propos de Cyril Messika : "une crise majeure dénoncée par les professionnels".
Dans son étude, le CCI s'intéresse entre autres aux logements appartenant au régime libre, c'est-à-dire ceux également à usage commercial, professionnel ou de bureaux. Dans ces immeubles, le mètre carré s'est envolé, gagnant 6% en un an pour s'établir à 6.757 euros. Cette flambée des tarifs est la conséquence des forts taux d'intérêt, du durcissement des conditions d'accès au prêt et à l'inflation, principalement pour les matériaux de construction.
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De leur côté, les propriétaires doivent attendre 20 mois avant de trouver preneur s'ils souhaitent vendre. Des indicateurs qui font dire à l'organisme que "le parcours résidentiel est bloqué dans notre département." Même le marché locatif n'y échappe pas car on y repère "de fortes tensions". Au vu de ce bilan, Cyril Messika espère "des mesures réellement adaptées" afin de réduire le plus possible ces difficultés.