Après les graves faits de délinquance commis le soir du Nouvel an et la nouvelle fusillade qui a éclaté hier à Nice dans un point de deal, le Premier adjoint au maire annonce des mesures coup de poing contre les fauteurs de troubles
L'annonce fracassante d'hier après-midi n'était visiblement qu'un début. Mardi 5 janvier, le Premier adjoint au maire de Nice Anthony Borré l’a annoncé lui-même : la municipalité va “engager dès à présent les procédures d’expulsion” des individus s’étant rendus coupables de dégradations et/ou d’agressions la nuit du réveillon.
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Sur les personnes “interpellées pour jets de projectile et destruction par incendie pour la Saint-Sylvestre, trois résident dans un logement social de Côte d’Azur Habitat” nous apprenait l’adjoint délégué à la Sécurité et au Logement.
L'équipe municipale ne compte pas s'arrêter en si bon chemin, et c'est à nos partenaires d'Azur TV que le bras droit de Christian Estrosi a fait son annonce dans le Grand direct d'hier soir.
"Je vais engager des procédures à l'égard de tous ceux qui sont identifiés et interpellés pour du trafic de stupéfiants"
Anthony Borré sur Azur TV le 05/01/2020
"J'ai sous les yeux les centaines d'interpellations de la police municipale en 2020 pour ces faits. Nous allons chercher ceux qui occupent un logement social. Nous avons 16.000 demandes à Nice pour ce type de logement : ceux qui les méritent ne doivent pas être des ennemis de la République".
Cette annonce intervient le jour où une énième fusillade a éclaté aux Moulins, quartier de Nice connu pour être une plaque tournante de la drogue.
"Je ne lâcherai rien"
M. Borré, président de Côte d'Azur Habitat, a rappelé qu'il s'était engagé lors de sa prise de fonction avant l'été "à être intraitable avec ceux qui commettent des délits dans nos quartiers", rappelant au passage que le 31 décembre "des l'Ariane a vécu des destructions de véhicules, des policiers et des pompiers attaqués, ce qui est inacceptable".
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Juridiquement, est-ce vraiment faisable ? "J'ai bon espoir d'obtenir gain de cause : j'ai fait adopter un règlement intérieur à Côte d'Azur Habitat qui a été préparé avec la police nationale et le Procureur de la République (…), ce document a donc été travaillé avec l'État".
"Les locataires sont responsables du comportement de leurs enfants" a rappelé Anthony Borré, alors que les trois personnes interpellées la semaine dernière dans le cadre de l'enquête sur la "guérilla urbaine" qu'a vécu Nice au réveillon sont, pour trois d'entre elles, des jeunes occupant avec leurs parents un logement social géré par la Ville.
"N'est-ce pas un peu trop abrupte pour les familles, si dans certains des foyers expulsés il y a d'autres enfants qui, eux, ne se font pas remarquer?" a interrogé le présentateur Nicolas Galup. Ce à quoi l'élu municipal assure qu'il y aurait "une gradation dans les sanctions".
Tout en soulignant qu'un jeune qui "jette un cocktail molotov sur une voiture de police est responsable et que ses parents le sont sans doute également".
Comme nous le rapportions dans cet article de décryptage en décembre 2019, ces expulsions sont complexes à mettre en oeuvre. Toutefois, d'autres villes, comme par exemple Marseille, ont parfois réussi à mener ce type d'opérations.