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Le nom du "candidat Estrosi" qui sera choisi pour bouter Éric Ciotti hors de son fief de la première circonscription des Alpes-Maritimes sera connu en tout début de semaine prochaine. Dans la balance : le score de Macron dimanche… et les résultats d'un sondage tout neuf.
Une campagne en cache (vraiment à peine) une autre. Le maire Christian Estrosi n'a pas encore tout à fait décidé qui il soutiendra face à Eric Ciotti, député LR sortant, pour les législatives de juin dans la 1ère circonscription du 06 -- le Port Lympia et une large part du coeur de ville niçois. Secteur où la candidate Républicaine Valérie Pécresse a fait un score épouvantable le 10 avril…

Des mois durant, Olivier Bettati a tenu la corde. Ex-élu à Nice (UMP) et à Menton (apparenté RN/CNIP), il a affronté Estrosi pour les municipales de 2014, puis les régionales de 2015. Depuis, les deux se sont rabibochés. Le premier a mené pendant plusieurs mois la mission de concertation sur l'avenir du Port. Une façon de préparer le terrain, dans le nid de son ennemi Eric Ciotti.
Mais à Paris, où LREM et le chef de l'État "jouent la carte" du rempart contre l'extrême droite face à Marine Le Pen, ça grince. Bettati a tout de même mené campagne avec Marion Maréchal… Compliqué, donc, de lui accorder une étiquette majorité présidentielle -- sans doute Horizons -- début juin.

Une autre option est sur la table. L'adjoint niçois à la Jeunesse Graig Monetti s'est déclaré "candidat à la candidature" fin février. Avec un profil plus "macroniste": il est chef de cabinet de la ministre de l'Enseignement supérieur Frédérique Vidal, à 28 ans, il a l'argument du renouvellement… Face à un Éric Ciotti très droitisé, ce sarkozyste de coeur a aussi de quoi séduire l'électorat conservateur de la première circo. C'est par exemple lui qui a encouragé sa ministre à se positionner contre un « islamo-gauchisme » présent dans les universités, selon Le Figaro (abonnés).
En public, Christian Estrosi s'est bien gardé de se positionner.
Avec toutefois un défaut majeur : dans un second tour face au député actuel, Bettati pourrait ramener à lui une partie significative des voix de Reconquête, le parti de Zemmour, et celles du RN. Difficile d'en espérer autant du côté de Monetti, "étiquetté gouvernement".
Une équation complexe est donc sur le bureau du maire Christian Estrosi. Une large victoire de Ciotti dans le centre-ville ferait également figure de signal d'alerte à mi-mandat. D'aucuns présagent que c'est "une pré-élection municipale" qui se joue entre les deux hommes.
L'édile va donc scruter de près les résultats de la présidentielle dimanche soir. Une "vague Macron" déroulerait un tapis rouge sous les Stan Smith de Monetti. Un score plus serré jouerait pour le soldat Bettati, plus solide dans une campagne que l'on annonce rude (et avec une forte abstention).
Nice-Presse a également appris qu'un sondage confidentiel a été commandé avec ces hypothèses, comme cela est d'usage. La décision finale devrait être prise "en début de semaine prochaine".