Alors que le transfert du Théâtre national vers de nouvelles salles plus modernes a entraîné la colère de l'opposition, l'ancien directeur de l'institution niçoise assure tout son soutien à ce grand dessein.
"J'ai pu être nostalgique, attaché au TNN dans ses murs actuels. Mais découvrir le projet a changé ma vision des choses" confie Daniel Benoin, ancien directeur de notre Théâtre National, à Nice-Presse.
On le sait depuis les municipales de 2020, Christian Estrosi souhaite faire évoluer les équipements culturels locaux en offrant au TNN de nouvelles salles, plus adaptées aux nouveaux usages.
Le bâtiment conçu par Yves Bayard sera donc déconstruit pour laisser place à une extension vers le Nord de la Coulée verte, la forêt urbaine aménagée en coeur de ville il y a une dizaine d'années.
Bientôt, le rideau se lèvera sur quatre salles de spectacle : une dans l'église des Franciscains implantée dans le Vieux-Nice (que les abonnés, ravis, ont pu visiter), une à l’Ouest, une près de la Gare Thiers dans l'ensemble Iconic, et enfin une autre dans le futur Palais des Arts et de la Culture.
Patron du TNN de 2002 à 2013, Daniel Benoin est aujourd'hui, parmi une foultitude de projets, le co-organisateur du festival niçois Cinéroman, un événement qui met à l’honneur les adaptations cinématographiques d’œuvres littéraires.
Son "attachement au TNN reste très fort".
"J'en ai été le chef pendant douze ans. Une belle époque, pleine de créations, de public, de réussite… Alors forcément, j'ai pensé à tout cela quand j'ai appris sa démolition" nous explique-t-il.
Toutefois, la mise en place d'une "plus grande Coulée verte ainsi que la création de salles de spectacles, plus modernes et bien mieux conçues, nous hôte le regret que l'on pourrait avoir."
"Ce qui est capital, c'est l'avenir du TNN. Avec ce projet, il est garanti"
Daniel Benoin
Du temps de sa direction, il y a presque dix ans, "il y avait déjà une nécessité de faire des travaux très importants. Cela devenait de plus en plus pressant."
"On avait un problème avec l'entrée du théâtre, qui tourne le dos à la ville et à la Promenade du Paillon. Il fallait proposer autre chose."
De même, "cette fameuse plateforme, là-haut, reste difficilement accessible pour le public. Tout cela devenait hors d'usage…"
Le 2 février, c'est la ministre Roselyne Bachelot elle-même qui défendait "toute l'ambition" de l'idée de Christian Estrosi à l'Assemblée nationale. Le 20 janvier, l’architecte des bâtiments de France avait également donné son feu vert.
"Le maire va rééquilibrer l'offre dans le centre comme à l'Ouest" souligne Daniel Benoin. "Les conditions sont donc réunies pour être pleinement satisfaits".
À terme, Nice sera en capacité de proposer autant de salles de spectacle qu'en 1940. Un atout considérable pour espérer être sacrée "capitale européenne de la culture 2028".
Noémie Meffre avec Clément Avarguès