La destruction du TNN dans ses murs actuels pour y étendre la Coulée verte fait débat jusque sur les bancs de l'Assemblée nationale. Interpellée par le député Éric Ciotti (LR), la ministre de la Culture a réaffirmé tout son soutien à l'opération.
"L'état du bâtiment ne répond plus aux besoins techniques, fonctionnels et artistiques. Ni aux attentes de la population. Il nécessite de lourds travaux de remise aux normes". Pour Roselyne Bachelot c'est clair, le Théâtre national dans ses murs actuels a fait son temps dans notre ville.
Depuis le palais Bourbon le 1er février, la ministre a rappelé que ce projet initié par le maire de Nice, Christian Estrosi, est "associé à une contrepartie sous forme d'une nouvelle offre théâtrale" précise-t-elle.
Le TNN d'Yves Bayard disparaîtra, mais sera remplacé par plusieurs salles de spectacle réparties dans l'ensemble de notre cité et accessibles au cours de l'année 2022, condition nécessaire à la destruction, déjà entamée, de l'édifice (à l'exception de celle du futur Palais des Arts et de la Culture, dès 2025-26).
400 places seront ainsi disponibles aux Franciscains, dans le Vieux-Nice. Une autre, de 500 places, sera aménagée dans Iconic, attenant à la gare Thiers. Un équipement éphémère de 600 places installé à l’Ouest de la capitale azuréenne ouvrira ses portes le 25 avril.
"Ce projet est assorti d'une nouvelle offre culturelle ambitieuse autour de l'aménagement et de la valorisation de nouveaux sites culturels"
Roselyne Bachelot, ministre de la Culture
Roselyne Bachelot n'a pas manqué de rappeler l'inscription de ce programme dans la "dynamique de redécouverte des racines architecturales urbaines et paysagères de la ville, amorcée par la démolition de la gare routière, de la galerie commerciale et du parking aérien". Ce qui avait permis, il y a dix ans, d'y aménager la très populaire Promenade du Paillon.
Projets qui ont permis à Nice d'être "reconnue digne d'entrer au patrimoine mondial de l'UNESCO".
Dans un courrier de décembre que "Nice-Presse" vous révélait en exclusivité, elle avait déjà souhaité à la municipalité « une pleine réussite pour la réalisation » de son grand dessein.
"Erreur économique, faute culturelle"
Une intervention qui faisait suite, dans l'hémicycle, à l'offensive du député azuréen Éric Ciotti. Le Républicain a "alerté" le gouvernement sur "l'erreur économique, la faute culturelle et la folie budgétaire" que représenteraient les démolitions du TNN et du palais des Congrès Acropolis.
"Ces deux bâtiments ont été édifiés à la fin des années 1980 et constituent des équipements majeurs pour Nice, les Alpes-Maritimes et toute la Côte d'Azur". Une "folie mégalomane" pour réaliser 4.000m² d'espace vert" estime-t-il.
Le Niçois a ainsi demandé "solennellement" à Roselyne Bachelot de "préserver" ces éléments du patrimoine niçois et "d'éviter cette folie".
Un ultime recours après plusieurs tentatives qui sont restées vaines. Le député maralpin a voté au CD06 en faveur d'une subvention de 10.000 euros pour une association lyonnaise de "défense de la promenade des Arts", opposée à la disparition du TNN.
Le 16 décembre dernier, il avait été clair : "nous (le conseil départemental ndlr) ne financerons pas cette opération."
Volte-face du Département, donc, avec le retrait des 7.6 millions d'euros de subvention. L'enveloppe sera tout de même accordée à la Ville de Nice, mais pas pour l'extension de la Coulée verte.
Le député Ciotti avait également demandé le classement aux monuments historiques des deux édifices. Une idée tombée à l'eau, puisque même l'architecte des bâtiments de France a donné son accord pour qu'ils soient rasés.