Le maire de Nice, à l'époque du drame premier adjoint chargé de la sécurité, témoignait ce jeudi 20 octobre devant la Cour d'assises spéciale à Paris.
La question n'est pas du tout l'objet du procès en cours, consacré aux éventuels complices du tueur, mais elle ne cesse de revenir dans les débats.
Le dispositif de sécurité déployé le soir du 14 juillet 2016 était-il suffisant, alors que 86 personnes y ont perdu la vie ?
Les associations de proches des victimes et plusieurs collectifs réclament l'ouverture d'une procédure consacrée à ce sujet, sur lequel nous n'avons pas encore d'information. Mais ce jeudi, le maire actuel, Christian Estrosi, a pu répondre aux questions en qualité de témoin.
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"On peut toujours tout dire a posteriori"
L'édile a indiqué que 42 policiers municipaux étaient déployés pour cette Prom'Party, essentiellement pour s'occuper de la circulation.
Il a rappelé que la longueur de la Promenade des Anglais empêchait de la boucler complètement, et que le camion a de toute façon emprunté le trottoir au moment du drame.
Chrsitian Estrosi a également souligné qu'aucune information sur une forme de menace particulière n'avait été transmise à la mairie par l'Etat. Il n'y avait pas de coordination entre la police municipale et les effectifs nationaux (ni radio, ni discussions sur les effectifs précis) pour "éviter les fuites".
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"Naturellement, on peut toujours tout dire a posteriori" a reconnu le maire. "Comment a-t-on pu laisser deux djihadistes s'emparer des commandes d'un A320 et le projeter contre les deux plus hautes tours de New-York (en 2001, ndlr)?"
"La menace terroriste planait sur l'ensemble du territoire, mais tous les feux d'artifice avaient été maintenus (…) À l’époque, il n’a jamais été demandé à la ville de Nice, comme partout ailleurs, d’utiliser des glissières en béton, contrairement à ce qui a été affirmé à de nombreuses reprises. Aucune glissière n’avait été installée pour l’Euro".
Quid des repérages effectués par le tueur avec son camion sur place, quelques jours avant l'attentat ? "Aucun être humain ne peut visualiser 1.836 caméras au même moment, et toutes ne peuvent être retransmises sur les écrans" a notamment répondu Christian Estrosi.
"Défaillances"
"Chaque attentat qui survient est un échec" reconnaissait la semaine dernière devant cette même Cour Bernard Cazeneuve, l'ancien ministre de l'Intérieur. "Lorsque le risque survient, que l’attentat se produit, et qu’il y a des familles endeuillées et des vies brisées, c’est un échec".
François Hollande n'avait pas dit autre chose pendant son intervention : "il y a eu un attentat donc forcément, il y a eu une défaillance".
Tous deux avaient assuré que l'Etat n'est toutefois pas en cause, rappelant aussi la responsabilité de la préfecture.