Cités à comparaître le 10 octobre à la demande des parties civiles, l’ancien président de la République et son ministre de l’Intérieur ont assuré que l'État avait fait son travail face à la menace terroriste. Même si "chaque attentat qui survient est un échec".
La sécurité mise en place ce soir du 14 juillet 2016, pendant lequel Mohamed Lahouaiej Bouhlel a tué 86 personnes et blessé 450 autres, était-elle suffisante ?
Alors que des associations réclament un procès sur cette question, François Hollande a pu s'expliquer lundi au cours de la procédure qui concerne spécifiquement les probables complices du tueur. L'ex-président assure que "tout avait été fait" pour limiter les risques il y a six ans.
Selon lui, le dispositif déployé était le même qu'ailleurs. Avant d'ajouter :"maintenir le 14 juillet c'est une décision qui a été prise, mais pas seulement à Nice. Nous aurions pu supprimer toutes les fêtes locales, personne ne l’a demandé. (…) C’eut été céder au chantage terroriste que d’arrêter de sortir".
Au niveau des responsabilités de chacun, François Hollande a rappelé qu'il "donnait les grandes orientations" mais que "c'est aux préfectures de les mettre en œuvre".
L'occasion aussi de démentir la rumeur selon laquelle des policiers auraient été retirés des Alpes-Maritimes ce soir-là pour rejoindre son déplacement en Avignon.
"Il y a eu défaillance"
L'ex-ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve a pu répondre aux questions à son tour.
Devant les juges, il avance des chiffres pour témoigner des actions menées pour la sécurité : 64 policiers nationaux étaient présents, soit 20% de plus que l'année précédente, d'après un rapport de l'IGPN.
Un chiffre qui peut sembler étonnant puisqu'ils ne fait pas écho aux récits des victimes, qui, de leur côté, dénoncent une présence policière peu visible.
"Vous ne pouvez pas mettre en place des dispositifs qui garantissent 100% de sécurité" s'est-il encore défendu.
Quid de la comparaison avec l'Euro de football, organisé juste avant à Nice ? L'ancien premier flic de France explique que la fan zone étant un endroit clos, il était logique qu'une fouille ait lieu. Ce qui n'était pas une évidence sur la Promenade des Anglais, "un lieu de circulation sur un périmètre beaucoup plus large".
Lire aussi : Attentat de Nice : des organes prélevés sur des victimes par "excès de zèle" côté niçois, d'après Molins
"Chaque attentat qui survient est un échec" a-t-il enfin reconnu. "Lorsque le risque survient, que l’attentat se produit, et qu’il y a des familles endeuillées et des vies brisées, c’est, pour le ministère de l’Intérieur, un échec".
François Hollande n'avait pas dit autre chose pendant son intervention : "il y a eu un attentat donc forcément, il y a eu une défaillance".
Réagissez à cette actu ! Vous pouvez commenter les articles publiés après le 25 août depuis le bas de page, ou en cliquant sur ce raccourci ›