Fin mai, la cité des Anges a connu trois épisodes de violences en seulement quatre jours. Une série d'événements qui a conduit au déploiement d'une compagnie de CRS pour sécuriser certains quartiers.
"Prenons garde à ce que Nice ne devienne pas Marseille !" Après une série d'agressions dans des "quartiers chauds", Eric Ciotti a, une fois de plus, dénoncé "l'ensauvagement" de certains secteurs de la capitale azuréenne.
Pour rappel, en quatre jours, un homme a été tué d'une balle dans la tête, un autre attaqué au couteau et un autre blessé par balle. Réponse des autorités : la mobilisation d'une unité CRS.
Des épisodes violents qui font remonter de vives inquiétudes chez les Niçois.
Pourtant, comme détaillé lors de la publication des chiffres 2021 du ministère de l'Intérieur, Nice ne semble pas être plus dangereuse que ses homologues du reste de l'Hexagone.
Nice fait mieux que certaines autres grandes villes
Dans le détail, notre ville affiche un taux de vols sans violence compris entre 12,7 et 18 faits pour 1000 habitants. Un bilan plus favorable qu'à Saint-Tropez (49,4 vols), Paris, Lyon ou encore Montpellier (entre 18 et 49,9 vols).
Du côté des cambriolages, la cité des Anges enregistre entre 3,4 et 5,2 faits pour 1000 logements. Là encore, nous sommes en-dessous de Marseille, Bordeaux ou Toulouse, dont les bilans sont supérieurs à 12,1 faits.
Au mois de mars, la préfecture des Alpes-Maritimes a communiqué ses données pour 2021. Résultat, depuis 2017, la délinquance a baissé de 7,32% à Nice.
Seule ombre au tableau, le nombre de coups et blessures volontaires. Avec 7,8 cas pour 1000 habitants, c'est l’un des taux les plus forts parmi les grandes villes de France.
Ce chiffre prend en compte aussi bien les agressions dans la rue que les violences intrafamiliales. Ces dernières n'ont d'ailleurs pas spécifiquement augmenté par rapport aux années passées, mais les plaintes sont en hausse grâce à une libération de la parole.
Selon un récent classement publié par ville-data, basé sur les données du gouvernement et des organismes publics, Nice ne figure pas dans le Top 20 des villes les plus dangereuses de France.
Des chiffres à prendre avec précaution
Une étude à prendre avec précaution, puisqu'en fonction des classements et de la façon dont ils sont élaborés, la place des communes varie. Certains sont également basés sur le ressenti et non sur des faits réels, comme celui décrypté dans un précédent article.
Certaines zones restent tout de même plus touchées par ces violences que d'autres.
Dans les "quartiers chauds", tels que les Moulins, l'Ariane ou les Liserons, si les atteintes aux biens ont chuté de 40,7% en cinq ans, les faits de violences volontaires ont quant à eux augmenté de 14,9% sur cette même période.
La lutte contre le trafic de drogue est notamment la cause de certaines tensions.
"Les trafiquants sont énervés à propos de toutes les batailles que nous gagnons. Nous n’avons pas d’échec" indiquait à Nice-Presse Christian Estrosi au cours d'une interview publiée en janvier.
Selon le maire de Nice, "les filières tombent les unes après les autres […] Cela génère des fusillades."
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