« Ils font Nice » : chaque semaine, nos figures locales mises en vedette dans Nice-Presse
C’est l’une des plus anciennes papeteries de Nice : depuis plus de 100 ans, Rontani propose fournitures scolaires, matériel pour les beaux-arts, livres… Tenue par la même famille depuis quatre générations, c’est aujourd’hui Claire Heritier qui est à la tête de l’institution.
Nice-Presse : Comment s’est passée votre enfance à Nice ?
Claire Heritier : « Cette papeterie, c’est une histoire de famille. Et surtout une histoire de femmes. Mon arrière-grand-mère a racheté cette affaire, ma grand-mère a pris la suite, puis ma mère, et enfin moi.
Quand j’étais enfant, mon école était juste à côté : dès que je sortais, je venais traîner par ici. Très vite, j’ai eu envie d’y travailler. Je jouais déjà à la marchande, je m’installais au niveau de la caisse sur une chaise haute. Parfois, je gênais un peu, mais ce n’était pas grave, je m’amusais bien (elle sourit).
« On a pu croiser ici Picasso, Jean-Cocteau… »
Vos meilleurs souvenirs ?
« J’ai pu voir des célébrités, c’était de bons moments. Jacques Médecin (maire de Nice de 1966 à 1990, NDLR) passait régulièrement, c’était jovial.
Il y a aussi le peintre américain Paul Jenkins qui venait souvent. Il achetait beaucoup de peintures. C’était vraiment quelqu’un de très gentil.
Picasso et Jean Cocteau se rendaient aussi à la papeterie, même si je n’ai pas connu cette époque.
En réalité, je pense que tout ici fait partie de mes meilleurs souvenirs. J’adore ce que je fais ! Les clients sont fidèles et gentils. C’est toujours un plaisir de les accueillir. D’ailleurs, certains passent juste pour visiter. »
Que pensez-vous de notre ville ?
« Il y a de très bonnes choses, comme la Promenade du Paillon. Elle plaît vraiment aux Niçois !
C’est moins le cas pour certaines choses, comme par exemple la circulation… Au quotidien, ce n’est pas simple. Mais nous avons une belle ville, où l’on se sent bien. »
Vos adresses favorites ?
« Ça reste vraiment dans le Vieux-Nice. Je traverse tous les jours ce quartier. J’adore tout ce qu’il y a ici, le Cours Saleya, les boutiques…
Celles qui me plaisent le plus, ce sont les ‘typiques’, comme par exemple la chocolaterie Auer, les Caves Caprioglio…
Le Mont-Boron et le Château, c’est sympa. Tous les endroits d’où l’on peut voir la mer ! »
Où vous voyez-vous dans quelques années ?
« Je ne partirais pas d’ici, ça c’est sûr !
Toutes mes attaches sont là : mes amis, mes loisirs, mes engagements associatifs… J’ai tout. Il y a tellement de personnes qui attendent qu’une chose, c’est de venir ici. Alors pourquoi partir ? »
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